1. La jupe (3)


    Datte: 18/03/2023, Catégories: Transexuels Auteur: trolive, Source: Xstory

    Comme les précédents récits, celui-ci est bien réel, il retrace les événements clés de mon cheminement trouble vers ce qui sera ma sexualité. Cette histoire se déroule en février 1978 dans une petite ville de province. Ce texte est la suite directe de "la jupe 2" que je vous suggère de lire avant celui-ci.
    
    Comme chaque semaine, nous rentrions le vendredi soir chez nos parents respectifs, c’était la mère d’Elisabeth qui venait nous chercher et sur la route du retour, une grande discussion s’anima autour des déguisements. Pour Bab, il fut décidé qu’elle porterait une robe orientale, style danseuse du ventre, d’un bleu roi intense. La robe appartenait à sa sœur, Lydie, de deux ans son aînée qui l’avait elle-même portée lors de fêtes. Il serait nécessaire de faire quelques retouches pour que Bab puisse la passer, Lydie étant un peu plus grande et forte. Leur mère, maîtrisant parfaitement la couture, s’en chargerait. Quant à moi, je devais venir chez elles le lendemain pour parfaire mon déguisement et mon maquillage.
    
    Le lendemain, j’arrivai donc comme prévu en début d’après-midi. Les deux sœurs, parlant chiffons, étaient passablement survoltées. Leur mère les regardait, amusée, le père avait carrément fui devant ces tornades qui papotaient, jacassaient, tournoyaient, s’énervaient, riaient. Bab me sauta au cou en me présentant une espèce de long tissu bleu foncé...
    
    — J’ai trouvé une robe pour toi, elle devrait t’aller, Lydie ne la met plus, déclara-t-elle.
    
    — ...
    ... Oui, c’est vrai, j’aime plus ce style, ces minuscules fleurs roses et blanches sur ce tissu bleu, je trouve ça cucul, et puis elle est un peu courte... je ne suis pas certaine qu’elle t’aille au niveau des épaules, enfin vous verrez bien... commenta Lydie.
    
    — Tu viens (?)... ajouta Bab, m’entraînant à l’étage dans la grande salle de bain familiale. Visiblement, ce n’était pas une question.
    
    — Mais je vais avoir froid avec ça, m’inquiétai-je en tripotant le tissu qui me semblait plus adapté à un mois de mai qu’à un mois de février.
    
    — Tu mettras un gilet, de toute façon, c’est mieux, ça cachera les poils de tes bras et puis on ira en manteau d’hiver... pour le bas, tu enfileras une paire de collants, rétorqua-t-elle... allez, fais pas cette tête, on va s’amuser, ajouta-t-elle devant mon air contrit, déshabille-toi, je vais t’aider à la passer...
    
    J’obtempérai, défis mon pantalon, retirai pull et tee-shirt et avec l’aide d’Elisabeth, je passai pour la première fois de ma vie une robe... le tissu sur ma peau me fit une bonne impression, c’était lisse, doux, virevoltant, presque fuyant... très agréable au toucher, même si j’avais l’impression qu’au niveau des épaules ou du dos, la robe se déchirerait si je levais les bras... Elle m’arrivait à mi-cuisse.
    
    — Humm, ça te fait un joli p’tit cul... puis :
    
    — Zut, c’est trop serré aux épaules, ça ne peut pas aller comme ça, constata Babeth, tu vas tout déchirer si tu bouges...
    
    — MAMAN, TU PEUX VENIR deux MINUTES... ...
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