1. Confidences en pepperoni et ananas


    Datte: 17/03/2023, Catégories: hh, Collègues / Travail amour, Oral hdanus, portrait, gay bisex, Auteur: Kannouteki, Source: Revebebe

    ... a ouvert les yeux ainsi que d’autres perspectives, mais moins satisfaisantes qu’il ne l’espérait.Il n’est pas bon de réaliser son fantasme, se dit-il un peu amer avec une pointe de remords.
    
    Il secoue la tête dans un mouvement comme pour chasser ses idées, passer à autre chose, son ami a besoin de lui.
    
    Il voudrait apporter plus à Tristan, bien plus, mais il sent que ce n’est pas le bon moment, question de« timing ».
    
    — C’est quoi un homme pour toi ? demande soudain Thibault.
    — Tu veux dire en dehors de tous réflexes conditionnés par la société, l’éducation et la famille ? demande Tristan, le regard interrogateur, étonné de la tournure de leur conversation.
    — Oui, en dehors de ces conneries.
    — C’est comme nous, rétorque Tristan en riant nerveusement comme pour abaisser la tension encore palpable.
    — Non, sérieusement, reprend Thibault avec néanmoins un sourire complice.
    — Outre le prisme de la virilité et sans corréler au sujet des inégalités femmes-hommes, commence Tristan, il me semble que la société crée une vision de la masculinité, donc une identité, très faussée, basée sur l’apparence d’hommes grands, sportifs et musclés, sûrs d’eux, drôles, ne pleurant jamais, ne laissant apparaître aucune faiblesse, dominants, colériques, mais pas trop, violents si nécessaire et surtout entourés de plusieurs femmes.
    — Oui, mais encore. Pour toi ? insiste Thibault déterminé.
    — C’est autoriser les garçons à être sensibles, les rassurer que cela ne les empêche pas d’être ...
    ... des hommes, arrêter de vouloir en faire des Avengers qui s’imposent par la violence. C’est parler des héros de l’ombre non violents comme Gandhi ou Martin Luther King, valoriser ces pères qui considèrent que l’éducation de leur enfant est aussi de leur ressort. C’est accompagner ces pères qui veulent rentrer plus tôt du boulot pour profiter de leur famille, sortir du crâne des petits garçons qu’ils doivent être forts en toute circonstance. C’est bannir du vocabulaire les expressions « tarlouze, lopette, etc. », rassurer ces garçons fluets qui n’ont pas de muscles, pas beaucoup de barbe ou de poils ou qui font moins de 1,70 mètre. C’est leur dire que quoiqu’ils sont cela ne les empêchera pas d’être des hommes et de trouver l’amour. C’est comme le poème de Kipling « tu seras un homme mon fils », une fadaise castratrice, où le père abandonne ses exigences en distillant son venin dans un soi-disant renoncement. Le fils est libre certes, sans contrainte apparente, mais juste avec une liste de conditions à remplir pour être un homme, plus délirantes les unes que les autres. Ce n’est pas être un homme qui est difficile, c’est « être » tout simplement !
    
    Au bout de cette très longue tirade, Tristan s’arrête à bout de souffle sous le regard éberlué de Thibault un brin hilare et ironiquement :
    
    — En résumé, tu veux dire qu’il faut arrêter de bassiner nos enfants avec les stéréotypes ?
    — Heu… oui. Je crois que je me suis emporté un peu aussi, répond le pauvre Tristan dépité.
    
    Tous ...
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