1. Adieu l'amour (1)


    Datte: 14/03/2023, Catégories: Hétéro Auteur: Amphitryon, Source: Xstory

    Je me réveille en sursaut. Ma tête vient de heurter la fenêtre passager contre laquelle je m’étais endormi. J’avais enfin réussi à fermer les yeux après dix jours très compliqués. Je maugrée contre Gaspard qui conduit comme un abruti sur une départementale sinueuse en ce brûlant milieu d’après-midi.
    
    On est quatre dans la voiture, il y a moi, Thomas, une espèce de Jim Morrison à lunettes, Gaspard notre conducteur, un blond un poil nerveux, Quentin un peu trop large, mais toujours drôle, et enfin Martin, celui à qui l’étiquette "surfeur californien" colle le mieux. Nous nous sommes rencontrés au collège, petits gars venus de la campagne à qui personne n’avait dit que cet endroit était une boucherie pour ceux qui sont un peu différents. On s’était retrouvés un jour à l’infirmerie, après s’être fait démolir par des gros cons, c’est ce qui nous a soudés.
    
    En route pour un festival de musique électro au bord de l’Atlantique, à 400 kilomètres de chez nous, pour fêter notre fin d’année. J’ai été mis de force dans cette voiture, car je ne voulais voir plus personne. Malgré la bonne ambiance qui règne dans l’habitacle entre mes 3 amis qui essayent de me changer les idées, je regarde par la fenêtre le paysage qui défile et je recommence à cogiter.
    
    S’il fallait un mot pour décrire les émotions qui me traversent l’esprit et le cœur, ça serait dévastation. Moi qui ai toujours été enjoué et optimiste, je ne vois qu’un déferlement de merde sur le feu qui brûlait en moi depuis ...
    ... tant d’années. Ma copine, ma meuf, mon amoureuse, ma dulcinée, mon amante, ma zouz, est désormais mon ex.
    
    Mettre fin à quatre années passées ensemble d’un simple "j’ai rencontré un mec à la fête du lycée" a provoqué un abîme d’incompréhension en moi. Ce téléphone qui ne vibre plus, cette main que je ne sens plus contre la mienne, ces câlins qui ne réchauffent plus mon cœur, ce corps qui n’est plus blotti contre le mien.
    
    Je suis frappé par ce vide qui saccage ma vie, j’avais pourtant suivi ce que je croyais être la voie royale.
    
    On s’était rencontré au collège, elle, issue de la grande bourgeoisie locale, première de la classe qui devenait chaque jour plus belle, moi, enfant de divorcés, le petit génie des maths à lunettes qui passe "au talent", un style vestimentaire d’expérimental. Notre amitié nous a fait nous aimer, notre amour nous a fait admirablement foirer notre dépucelage, mais nous avions su nous rattraper plus tard. A fond dans nos études, nous avons été séparés au lycée, car ne vivant pas dans le même village, nous nous voyions uniquement le week-end et nous faisions l’amour simplement, c’était doux, c’était chaud, ça remplissait le cœur d’une félicité et d’un courage incroyable, c’était ça être amoureux alors ? C’était chouette, c’était bien, mais maintenant, c’est fini.
    
    L’heure tourne, en ce milieu du mois de juin, et la température en plein aprèm, réchauffement climatique oblige, est déjà insupportable, nous avons hâte d’arriver à ce qui va être notre ...
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