1. Relation toxique (9)


    Datte: 09/03/2023, Catégories: Lesbienne Auteur: simson3, Source: Xstory

    ... l’une ou la fille de l’autre.
    
    En désespoir de cause, la femme en détresse se rappela cette singulière invitation qui lui avait été faite à Dallas quelques semaines auparavant :
    
    -Ce que ta Sophie ne peut t’offrir, je peux, moi, te le donner. Et si jamais un jour elle ne peut plus t’offrir ce qu’elle te donne déjà, sache que je serai toujours là.
    
    Aux yeux de la femme en désarroi, Louise-Josée Fortin demeurait, au final, l’unique personne devant laquelle elle pourrait éventuellement épancher son âme. Sophie, sa tendre moitié pour reprendre une expression consacrée, se trouvait déjà sous les soins de cette spécialiste hautement compétente dans son domaine, reconnue pour la rigueur de ses traitements et qui, de surcroît, avait même déjà participé à des protocoles de recherche, ce qui lui donnait entre autres accès à une multitude de médicaments dont certains en attente d’homologation par Santé Canada.
    
    Essuyant quelques larmes, Alicia regagna sa chambre à coucher et ouvrit un tiroir d’où elle tira une petite boîte rouge jamais encore déballée que Louise-Josée lui avait remise la veille de leur retour au Québec, la femme s’étant contentée à l’époque de seulement lire le mot qui l’accompagnait :
    
    - Porte-le le jour où tu penseras vraiment à moi.
    
    Ayant retiré l’objet de son emballage, elle le porta à ses yeux en étouffant un sanglot, tenant dans sa main un plug anal plaqué argent sur la base duquel étaient gravés les mots ‘LOVE – LJF’.
    
    Dix heures trente. De retour ...
    ... de la fourrière municipale où elle avait récupéré quelques articles de l’épave de la Corolla de Sophie, Alicia se présenta à l’unité des Soins intensifs de l’hôpital Honoré-Mercier. Malgré la tristesse du moment, l’ambiance régnant dans cette section du centre hospitalier lui rappela paradoxalement la petite plaisanterie qu’elle faisait souvent lorsqu’elle annonçait à ses patients de l’Urgence qu’elle les y envoyait :
    
    - C’est tout comme un restaurant McDonald : des alarmes sonores presque sans interruption, du personnel qui presse le pas devant vous, mais une organisation sans faille et des sourires irrésistibles. Et dites-vous que lorsque sonnera une alarme, généralement ce ne sera pas pour vous!
    
    Derrière la porte close du cubicule 4, par contre, tout était relativement calme, presque serein. Seuls les discrets bips sonores dépeignant le rythme cardiaque de Sophie ainsi que le chuintement régulier du respirateur artificiel brisaient à intervalle régulier le silence régnant autour du lit.
    
    Au-dessus de la tête de celle qui, malgré le collet cervical qu’elle portait toujours, présentait toutefois un visage, maintenant nettoyé, qui lui ressemblait un peu mieux que la veille, se tenait un imposant écran multipistes noir sur lequel différents graphiques défilaient lentement en parallèle de gauche à droite en ondulant tel un ballet multicolore.
    
    Entourée de tous ces appareils disposés près d’elle, Sophie semblait reposer calmement, ses deux poumons se soulevant au rythme ...
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