1. Le projet artistique (49)


    Datte: 28/02/2023, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Yojik, Source: Xstory

    ... ventre, mon choix me semblait alors être le plus mauvais. J’avais vraiment peur de me noyer.
    
    — Elisa, Elisa ! Accroche-toi ! On va t’aider !
    
    Je ne répondis que par des cris de détresse et continuai à m’éloigner. J’avais été optimiste sur mes capacités de nage en eaux vives. Je manquai réellement de me noyer plusieurs fois avant de réussir à atteindre la berge. Je restai là de longues minutes à reprendre mon souffle. La pluie avait cessé, mais la nuit était arrivée et je grelottai de froid. Je m’aperçus que mon sac était toujours avec moi, la bandoulière avait résisté au courant. Mais pas moi, je saignais au niveau des mains, des genoux, du nez. Je crus qu’il était cassé, mais non. J’enlevai mon sac, mais mes cheveux furent arrachés par la bandoulière. J’y trouvai un moyen de confirmer ma mort par noyade. Je barbouillai mon sac et les cheveux accrochés de sang, j’abandonnai aussi une chaussure. Je gardai mon passeport et jetai à l’eau le reste de mes documents et mon autre chaussure. Ils seraient peut-être trouvés plus loin. Je grimpai la berge et découvris une campagne assez déserte.
    
    Je marchai toute la nuit dans le froid et le vent. Je ne savais pas trop où aller. J’avais aussi gardé quelques pièces pour appeler Dieter ou Gitta d’une cabine téléphonique. Mais je ne trouvai aucun village et puis je risquais de me faire remarquer. J’optai finalement pour une maison isolée en campagne. Je risquai de tomber sur n’importe qui, au pire, je me disais que ma tentative ...
    ... échouerait en sauvetage heureux, du point de vue de tous. Je frappai et attendis, la porte s’ouvrit assez vite sur un homme d’âge avancé, peut-être 60 ans ou un peu plus. Plutôt maigre, le cheveu déjà très blanc et une fine moustache, il fut très surpris de découvrir qui sonnait à sa porte :
    
    — Oh, mais, entre, entre !
    
    Il me fit entrer, un feu dans la cheminée offrait lumière et chaleur. Je me dirigeai par là sans même le vouloir. Il me fit asseoir et m’apporta une couverture. Il me regardait et paraissait plus que troublé. Il me demanda ce que je faisais par-là, à cette heure et dans cet état. Je dus réfléchir vite pour trouver quelque chose de plausible :
    
    — J’ai eu un accident, je me suis perdue en cherchant de l’aide.
    
    Je n’étais pas loin de la vérité.
    
    — Comment t’appelles-tu ?
    
    — Euh, Elisa.
    
    — Moi c’est Herman.
    
    — Vous habitez tout seul ?
    
    — Avant ma femme était là aussi, mais maintenant elle est au cimetière.
    
    — Oh, je suis désolée.
    
    — Et tu lui ressembles un peu, alors ça me trouble.
    
    Il commença alors à me raconter son histoire. Il avait rencontré sa femme à la fin de la guerre, lui dans les Jeunesses hitlériennes avait été enrôlé de force pour combattre dans les derniers jours. Elle, jeune fille également, jouait les brancardières de fortune. Elle l’avait transporté alors qu’il était blessé à la fesse. Un éclat de grande Américaine. Cela les avait fait rire ensuite quand elle passa le voir. Ils gardèrent contact et tombèrent amoureux. Herman ...
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