1. Gare à Goupil, Duchesse ! (1)


    Datte: 15/02/2023, Catégories: Hétéro Auteur: Bugsy, Source: Xstory

    Le duc Eudes de Montcuq était un très bel homme. Sa réputation s’étendait bien au-delà de la région, et nombre de jouvencelles bien nées se disaient prêtes à accepter ses hommages en espérant secrètement obtenir le titre de duchesse et habiter la riche demeure seigneuriale qui s’étendait au pied de la fameuse tour de Montcuq. Mais Eudes se contentait de les lutiner sans jamais rien promettre. Ces donzelles avides d’honneurs le lassaient vite, et si beaucoup lui laissèrent leur pucelage, lui ne fit qu’affirmer son statut de libertin.
    
    Il avait bien le temps, pensait-il, de prendre épouse, surtout quand des damoiselles peu farouches n’attendaient qu’un signe de lui pour venir partager sa couche. Prendre épouse, cela signifierait sans doute une vie beaucoup moins dissolue – du moins en apparence – et Eudes n’avait qu’une envie : profiter de la vie et de tous les plaisirs faciles qui s’offraient à lui. Et puis, le duc de Montcuq avait une passion : la chasse. Il possédait plusieurs meutes, chacune adaptée à un gibier différent, qui étaient célèbres dans tout le canton. Et Eudes passait plus de temps à trouver un veneur de renom qu’à chercher une épouse.
    
    Mais, si Eudes aimait la chasse, il aimait aussi les animaux, s’attachant beaucoup à ses chevaux et à ses chiens. De plus, depuis quelque temps il avait adopté un goupil qu’il avait trouvé blessé sur le bord d’un chemin et qu’il avait récupéré et soigné.
    
    L’animal ayant retrouvé sa vitalité, il avait voulu lui rendre sa ...
    ... liberté ; mais celui-ci avait préféré rester au château, et Eudes l’avait adopté, en faisant son animal de compagnie.
    
    Et puis un jour, le comte de Baur lui présenta sa fille, Elvire.
    
    À vingt ans, Elvire passait pour la plus jolie des jeunes femmes de la région. Cultivée, aimant écrire, lire et chanter, elle laissait derrière elle une foule de soupirants qui jamais n’avaient obtenu d’elle qu’un joli sourire.
    
    Et encore, pour les plus chanceux.
    
    Contrairement aux femmes de son âge qui, toutes avides de se faire épouser par un de Montcuq, baissaient devant lui le regard, espérant ainsi passer pour de prudes jeunes femmes se soumettant d’office à tous ses désirs, Elvire ne baissa pas les yeux et soutint franchement son regard. Elle connaissait par ouï-dire la réputation du duc, et d’un regard elle lui fit comprendre qu’elle ne céderait à ses avances que lorsque son annulaire serait orné d’une perle.
    
    Peu habitué à ces manières, Eudes se prit au jeu et fit à Elvire une cour aussi effrénée que passionnée. La résistance d’Elvire à ses avances fut pour lui un détonateur, et pour la première fois il ressentit pour une femme des sentiments autres que le fait de vouloir simplement la trousser. Alors un jour il mit genou à terre pour demander au comte de Baur la main de sa fille, main qui lui fut d’autant plus vite accordée que le comte savait tout l’attrait que sa fille avait pour Eudes, qui en cette circonstance s’était conduit en parfait chevalier. Et cette alliance était ...
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