1. les tourterelles (3)


    Datte: 12/02/2023, Catégories: Lesbienne Auteur: jane.mourvedre, Source: Xstory

    A 13h15, la clochette de ma porte retentit et je vais ouvrir.
    
    J’avais prévu mon effet. Douchée et parfumée (je me sens invincible lorsque je porte Poison de Christian Dior), pieds nus, vêtue d’une longue robe chasuble en coton d’Egypte blanche qui, sans être transparente, laissait peu de doute sur ma nudité. Clotilde me regarda, bouche bée, ce qui me laissa le temps de l’étudier derrière mes lunettes de soleil. Dans un registre différent, elle était tout aussi provocante. Un caraco à fines bretelles, sous lequel pointaient ses petits seins nus, dévoilait ses épaules couvertes de taches de rousseur. Un court short en jean, sans être aguichant, moulait son adorable petit cul et montrait ses jambes fines. Je me souviens, elle portait des sandales, sans doute pour me montrer le vernis de ses ongles de pieds coordonnés à celui de ses mains.
    
    Notre baiser sur les joues fut tendre, chaleureux et amical. Naturelle, je lui pris la main pour traverser le salon et passer sur la terrasse. Elle s’arrêta pour regarder mon immense bibliothèque, croulante sous les livres, les BD, les vinyles... (Héritage de mes parents que je ne cesse de compléter).
    
    Je l’abandonnais un instant, la laissant contempler la piscine et la vue sur les collines. Je sais, j’aime faire ma maligne, cette vue est incroyable, je n’y suis pour rien, j’ai hérité de cette vieille ferme entièrement restaurée avec goût par mes parents.
    
    Je revins avec mon plateau, le café et deux petits verres de rhum, je ...
    ... devinais que Clotilde aurait besoin d’un remontant. Je la sentais tendue. Nous nous sommes assises sur une banquette au soleil. Venue en vélo, je devinais qu’elle avait dû bien pédaler. Une auréole de transpiration décorait ses aisselles. Dieu qu’elle sentait bon, une discrète eau de toilette mélangée avec sa sueur légère et l’odeur de sa peau de presque rousse... Elle essayait de ne pas regarder, mais je voyais ses yeux se poser sur mes seins. Je sais le pouvoir hypnotique que peuvent avoir les perles d’acier qui ornent mes tétons. Comme des aimants, mes piercings attiraient son regard... Mais je la laissais mariner.
    
    Après l’avoir complimentée sur la décontraction de sa tenue, le stress se lisait dans ses yeux. Elle avait besoin de quelque chose. Je lui pris la main, avec douceur, caressant sa paume délicatement, du bout de doigts ... Elle me regardait, ses lèvres tremblantes et entrouvertes sur des dents de publicité pour dentifrice (j’apprendrais plus tard que son père est dentiste).
    
    Je lui dis lâche-toi, dis-moi, crie, pleure, mais libère-toi ma chérie ... Sa tension la faisait rougir, elle semblait paniquée comme un animal paralysé par les phares d’une voiture. Elle m’a regardé de ses yeux remplis de larmes et se lança dans une longue tirade. En résumé elle était perdue, larguée. Elle ne savait plus. Tout se mélangeait, désir, sexe, amour, plaisir ... Les lectures que je lui avais procurées, nos échanges, nos sous-entendus, tous ces mots non dits, mais ressentis. Depuis ...
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