1. Une femme se découvre (1)


    Datte: 09/02/2023, Catégories: Transexuels Auteur: Breizh_du35, Source: Xstory

    ... les lèvres rosées et brillantes, mais surtout le regard, des cils longs, les paupières teintées de tons orange, et surtout la pointe des yeux, ils me semblent immenses. Je ne ressemble pas c’est certain à une voiture volée, elle a appliqué de manière subtile et légère le maquillage. Je suis sans voix.
    
    — On va te choisir des chaussures, te préparer un sac et un manteau et on y va.
    
    — Un sac ?
    
    — Ben oui un sac à main.
    
    — Non c’est bon ça ira.
    
    — Je te préviens, tu n’as pas de poche sur ta robe.
    
    — Oui, mais avec le manteau, ça ira.
    
    — Bon, mais tout ce dont tu as besoin dans les poches du manteau, tu verras bien. Tiens, prends celui-ci, il est parfait avec ta robe.
    
    — Merci.
    
    — Pour les chaussures plutôt bottines que talons ? Tu risques de pas tenir le coup en talon.
    
    — Je vais mettre mes converses.
    
    — Stéphanie, Allô ! Tes chaussures ne te vont plus !
    
    — Ah oui merde.
    
    — Et j’ai qu’une paire de tennis compensée, tu ne vas pas aimer, et cette paire, je la garde pour moi et de plus, ça n’ira pas avec ta robe.
    
    — Tu peux arrêter de me rappeler que je suis en robe, déjà que j’ai l’impression de ne pas pouvoir avancer.
    
    — Il va falloir adapter tes pas, c’est vrai qu’elle est serrée.
    
    — Moulante, tu veux dire.
    
    — Non étroite, tu verras ce qu’est une robe moulante.
    
    — Bien sûr.
    
    — Je pense qu’à un moment ça te viendra, mais bon on en reparlera.
    
    — Bon tu as raison, je ne peux pas mettre mes affaires dans le manteau.
    
    — Un sac à main ?
    
    — ...
    ... Oui stp.
    
    — Bon, tiens, mets ses bottines, elles ont qu’un petit talon, ça va le faire.
    
    Je rentre dans les bottines sans soucis, je mets mes affaires dans le sac à main, Sandrine le prend et y glisse d’autres bricoles, puis nous avons quitté l’appartement. Je ne suis pas du tout à l’aise une fois dans le couloir pour atteindre l’ascenseur, Sandrine me prend par le bras, entendre les talons des bottines claquer sur le carrelage augmente mon malaise. Sandrine porte des tennis, donc ce sont bien mes petits pas que j’entends claquer. Car bien entendu, ma robe m’empêche de faire de grand pas. Machinalement, je me mets à adapter ma marche, ma façon de bouger, mais cela semble tellement naturel. Plus je marche et plus je sens ma démarche se féminiser, arrivées au métro, j’ai la tête haute, je sais qu’en marchant, je roule des fesses et que le manteau court ne cache rien du mouvement de mon postérieur. Mais je ne peux l’empêcher.
    
    C’est sur le quai du métro lorsque nous attendons que j’ai ma première angoisse de cette sortie quand un groupe de jeunes garçons de notre âge se met à nous regarder sans se cacher et à faire entre eux des commentaires sur nous.
    
    — Tu as du succès ma belle.
    
    — C’est toujours comme ça ?
    
    — Souvent, dès que tu es une fille et que tu es bien habillée, que tu es jolie, les mecs te matent et font des commentaires.
    
    — Et ça t’arrive souvent ?
    
    — Quand je suis seule ou avec des copines, oui c’est pour ça que je suis souvent en jean, je porte mes ...