Habemus Papam (3) - Histoires de Sexe

Habemus Papam (3)

... Je suis percluse de fatigue, pourtant j’apprécie chaque sensation. Il me faut remettre mon opulente poitrine dans sa cage. Ce n’est pas la tâche la plus aisée. Des décharges parcourent mon corps dès que je les touche.

Il semblerait que pendant cette bénédiction, j’ai perdu mes souliers. Je les cherche du regard sans oser me lever de peur de ne pas tenir debout. C’est cet homme qui m’a prise deux fois aujourd’hui, qui les tient. Giovanni... Mon époux... Cela me semble étrange. Je lui appartiens. Il a tous les droits sur moi. Si je lui déplais, il pourrait me répudier. Je devrais alors finir mes jours dans un couvent dans la plus profonde campagne du pays pour faire oublier le déshonneur que je lui aurais fait et celui que je jetterais sur ma famille. Toute à mes réflexions, je ne l’ai pas vu s’approcher. Je sursaute quand il me prend un pied pour y glisser mon soulier. Une de ses mains remonte sur mon mollet. Il me caresse.

— Vous allez regagner vos appartements, vous nettoyez et vous reposez en vue du repas de ce soir. Je passe vous chercher pour vous accompagner jusqu’au salon où nous dinerons. Vous nous avez bien contentés.

Il me saisit rapidement la tête et écrase ses lèvres contre les miennes. Elles sont dures et sèches. Brutales. Aussi rapidement qu’il m’a attrapée, il me lâche et sort à grands pas de la chapelle.

Je me mets à genoux en position de prière. Je suis dans la chapelle Sixtine au Saint-Siège. Il s’agit d’un des lieux les plus sacrés de la ...

... chrétienté. Les murs peints pour ressembler à des tentures me font penser que je suis peut-être épiée. Heureusement que ma toilette est plus présentable qu’il y a quelques minutes. Je ne peux malheureusement rien faire pour les faux plis et mes cheveux.

Devant moi se trouve l’autel où reposent six grands cierges sur leur support doré et une représentation du Christ crucifié. Je le regarde. C’est à cet endroit que j’ai reçu la troisième bénédiction, celle de mon rectum. C’est là que j’ai été prise par le Saint-Père et mon époux, sous le regard du fils de Dieu.

Mains jointes, le regard tourné vers le Christ, je prie. Je prie pour qu’il m’indique la voie à suivre. Pour me pardonner de me livrer à la luxure. La sodomie est condamnée par l’Église. Pourtant j’ai eu mal et un grand plaisir à accueillir un homme dans cette partie de mon anatomie. Suis-je une pécheresse ? Suis-je un démon de vouloir recommencer ? Tout ce que j’ai vécu est bien loin des préceptes qu’on m’a inculqués jusqu’alors. Les plaisirs de la chair sont-ils si condamnables ? Nous nous sommes livrés à ces plaisirs dans ce lieu saint, sous le regard du Christ et de Dieu. Ils nous auraient certainement envoyé un signe s’ils considéraient que nous étions dans le péché. En ce lieu, Dieu est partout. Le Pape est son réceptacle terrestre. Je ferais selon sa volonté.

J’en suis là de mes pensées quand un garde entra par la porte à droite de l’autel. Ce garde n’affiche aucune expression, pourtant je suis certaine qu’il ...