1. Les bonnes graines


    Datte: 18/01/2023, Catégories: ff, enceinte, intermast, Lesbienne Auteur: Jane Does, Source: Revebebe

    L’objet faisait penser à un bouchon de carafe. Il pendait au bout d’une chaînette dorée. Lentement il oscillait, se balançant de droite à gauche et la voix derrière lui s’éloignait de plus en plus. Assise dans la pièce, je regardai cette scène avec circonspection. Mona étendue sur une sorte de divan de cuir fauve dodelinait de la tête. Lentement elle partait dans un sommeil artificiel, voulu par cet Harold. Quand elle s’était retrouvée endormie, d’un mouvement entendu du menton, il me fit savoir que je devais sortir. Ce qui se dirait là, je ne devais pas l’écouter.
    
    Pas par souci de confidentialité, non ! Simplement m’avait-il au préalable expliqué que ce que pourrait raconter mon amie Mona risquait d’influencer mon propre sommeil. Je devais à mon tour passer sur le divan pour la séance suivante. Seule Léa assisterait aux deux interventions, mais elle devrait s’abstenir de dire quoi que ce soit. Écouter, entendre, savoir, mais ne rien divulguer. Muette comme une carpe, aucun commentaire, c’était ce que lui avait clairement énoncé le docteur. Elle, si sceptique, pourrait ainsi se forger une opinion sur cette méthode médicale révolutionnaire dont monsieur Damhani était un précurseur.
    
    Il me semblait qu’une éternité s’était écoulée avant que le médecin vienne me chercher. Mona et Léa, assises côte à côte sur une banquette, me regardaient entrer. L’une avait l’air de se réveiller, mais Léa baissait les yeux. Pour ne pas croiser mon regard ? Peur de ce que je pourrais lire ...
    ... dans le sien ? Tant de choses défilaient dans ma tête. Puis le cristal qui pendulait à nouveau, mais cette fois, mes mirettes fixaient l’objet aux mille facettes. Enfin la voix… de plus en plus caverneuse, feutrée. Quelque part, je me sentais mollir, m’enfoncer dans un océan de coton. La voix, il n’y avait plus que cela qui dominait l’univers dans lequel je m’enlisais inexorablement.
    
    Le son restait, telle une planche de salut, un pont entre ma nuit forcée et la vie. Puis la musique des mots qui revenait, inlassablement pour me poser des questions. L’étrange sensation que, pour la seconde fois de mon existence, mon esprit était à la merci d’une entité inconnue, mais celle qui me parlait restait courtoise, rassurante, presque bienveillante. Ma mémoire remontait à la surface par bribes éparses. L’orage, la moiteur et les draps repoussés. Puis ce soleil, juste au-dessus de ma maison, il brillait à nouveau de tous ses feux. Avec lui le sentiment que je n’étais plus maîtresse de mon destin !
    
    Pourtant le bruit qui me parvenait se trouvait être tout différent de celui de cet instant-là ! Me revenaient aussi les dires de ce spectre qui me parlait d’enfant. L’enfant des étoiles… un parmi bien d’autres. Je revivais cette fameuse nuit, et m’agitais sans cesse. Puis il y avait eu cette formidable explosion dans mon ventre. Une forme très excitante de ressenti d’une partie de sexe hors norme. Je n’avais pas assez de vocabulaire pour en exprimer ne serait-ce qu’une infime partie. Je ...
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