1. Wolf story


    Datte: 31/08/2018, Catégories: fh, fhh, extracon, Oral fantastiqu, sorcelleri, fantastiq, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... mieux, même si j’avais toujours les yeux emplis de larmes. Je ne sais s’il agissait d’auto-apitoiement éthylique ou bien de l’effort fait pour vider mon estomac au fond d’une corbeille, récipient peu adapté à ce genre de contenu. J’ai passé les heures suivantes à maudire mon épouse, envisager le divorce et pleurer sur mon sort. Il ne m’était bien sûr pas venu à l’esprit que je méritais amplement ce qui m’arrivait, ni que j’étais plus ou moins à l’origine de mon propre déshonneur…
    
    Le carillon de la porte d’entrée a retenti à 20 heures tapantes.Drôle de façon de s’annoncer, pour un incube, ai-je pensé en allant ouvrir.
    
    ooOOoo
    
    Un grand type en costard cravate se tenait sur mon perron, une mallette à la main. Je n’ai pas tout de suite reconnu ce géant replet, à la tignasse sombre striée de fils d’argent, soigneusement peignée en arrière. Deux raisons à cela : je ne l’avais rencontré qu’une seule fois en chair et en os, et lorsque j’avais eu l’insigne honneur de lui serrer la pogne, ça s’était passé dans un immense bureau parqueté de bois précieux, au 37ème étage d’une tour de verre et d’acier dans le quartier de la Défense.
    
    Hans-Friedrich Offengluck, himself ! Le producteur du téléfilm dont je venais tout juste de terminer le scénar, venu se perdre dans le Chalonnais. Comment diable se faisait-il ! ?
    
    — Monsieur Carkanpois ? s’enquit le Teuton, s’exprimant quasiment sans accent et avec une déférence toute germanique.
    — Oui, c’est bien moi. Mais… Je ne ...
    ... m’attendais pas à…
    — À me voir ? Vous devez vous demander ce que je fiche-là, n’est-ce pas ?
    — Heu… Oui, en effet.
    — Pourrions-nous continuer cette conversation à l’intérieur ? C’est qu’il ne fait pas bien chaud, par chez vous !
    
    Je ne pus faire autrement que de le laisser entrer, me maudissant d’avoir répondu à son coup de sonnette. Cette visite totalement surréaliste ne m’arrangeait pas du tout ! Pour être clair, Offengluck n’aurait pas pu tomber plus mal.
    
    — Dites, l’hiver est toujours aussi froid en Bourgogne ? avait-il poursuivi en me tendant son lourd manteau, comme si j’étais le majordome.
    
    À peine avais-je eu le temps de suspendre son duffle-coat à la première patère venue que ce grand escogriffe d’Allemand investissait mon living-room. Quoi lui dire, pour me débarrasser de lui ? Que j’attendais sous peu la visite d’un démon maléfique, tandis que ma femme se faisait tringler par deux loups-garous dans le lit conjugal ?
    
    — En fait, la situation est un peu compliquée. Il se trouve que j’ai des amis qui doivent passer ce soir, et…
    — Ne vous inquiétez pas, Olivier, je ne compte pas abuser de votre temps. Un jet privé m’attend sur une piste à Dijon, et mon chauffeur a pour instructions de revenir me chercher dans moins d’une heure.
    
    Le producteur se cala confortablement dans mon sofa, serrant contre lui la petite mallette en cuir qu’il semblait ne pas vouloir lâcher. Son regard rencontra la flasque de whisky, toujours posée sur la table basse. Je tremblais à l’idée, ...
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