1. Choc des générations


    Datte: 01/01/2023, Catégories: fh, hagé, Collègues / Travail amour, pénétratio, confession, diffage, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    Je l’avais aperçue entrant dans un restaurant chic de la ville avec un monsieur d’un certain âge, pour ne pas dire d’un âge certain. Comme une gourde, le lundi je lui dis :
    
    — Alors, c’était bien ce restaurant ? Dis donc, il te gâte ton père pour t’emmener dans des endroits pareils ! Ce n’est pas le mien qui ferait ça, d’abord il n’en aurait pas les moyens.
    — Ce n’était pas mon père, mais mon ami. Mon amant, si tu préfères, l’homme de ma vie.
    — Oh !… Excuse-moi, je… je suis désolée, je ne savais pas…
    — Nous sommes assez discrets habituellement, de vieilles habitudes. Mais maintenant qu’il est veuf, inutile de se cacher.
    — Vraiment je… je ne voulais pas te blesser.
    — Pas du tout, rassure-toi. Je comprends très bien ta réaction, j’aurais eu la même. Mais, malgré les apparences, en l’occurrence ce resto huppé, ce n’est pas non plus pour son argent. Comme ça on aura fait le tour.
    
    Pan ! Prends ça dans les dents, ma vieille, tu ne l’as pas volé. Elle a de la répartie ma collègue. Je suis arrivée dans la boîte il y a trois ans, elle faisait déjà partie des meubles. Aussi discrète qu’efficace, au courant d’absolument tout, elle était chef du secrétariat sans en avoir le titre. Et ce n’était pas usurpé, mais bien par déférence envers ses compétences et sa connaissance des dossiers, des habitudes et des fonctionnements. Elle n’en tirait d’ailleurs aucune arrogance ni aucune gloire, pour preuve cette sympathie qui nous liait. Le courant était vite passé entre nous, elle ...
    ... m’avait beaucoup aidée à me fondre dans le moule au début. On ne peut pas parler d’amitié, puisque nous ne nous voyons qu’au boulot, mais nous aimons bien papoter ensemble autour de la machine à café, et notre collaboration confine à la complicité. Si j’ai un coup de bourre, elle reste m’aider, et moi pareil dans l’autre sens. Mais il est vrai que papoter, avec elle, ne dure jamais deux heures : le boulot avant tout. Cinq minutes de pause, mais pas plus. Donc, nous n’en étions pas aux confidences intimes, même s’il m’arrivait de râler fréquemment contre mon Marc, aussi bourrin quand il s’agit de foot qu’il peut être gentil le reste du temps. Le défaut n’est pas colossal, sauf en période de Coupe du Monde… Mais il est vrai que je ne savais rien d’elle ni de sa vie privée. Tout ça me passe par la tête tandis que je regarde le bout de mes souliers, encore muette, penaude et pétrie d’étonnement.
    
    — Eh bien, remets-toi Christelle, je t’assure que tu ne m’as pas vexée. Tiens, pour te le prouver, je t’invite à déjeuner. D’accord ? Tu es libre ?
    — Oui… Oui bien sûr, d’accord, à tout à l’heure.
    
    Nous sommes allées dans un petit bistrot où le patron cuisine le poisson à merveille. Et là, elle m’a narré son histoire en me faisant promettre qu’elle reste entre nous.
    
    Je ne pourrai jamais plus regarder Véronique de la même façon. De même, je ne pourrai jamais plus porter de jugementa priori sur des couples apparemment désassortis, comme Macron ou Moscovici. J’ai failli lui dire « mais et ...
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