1. Le dragon de Pierrefonds


    Datte: 01/01/2023, Catégories: nopéné, théatre, historique, Humour Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    ... est d’accord, et puis…
    
    Mousqueton : Quand vous serez parti, elle l’enfermera dans sa chambre…
    
    Porthos : T’ai-je dis qu’elle goûtait jusqu’à mon café afin de s’assurer que je n’y ajoute pas d’Armagnac en cachette ?
    
    Mousqueton : Aussi vous avais-je prévenu qu’elle le ferait !
    
    Les mêmes – Adélaïde
    
    Adélaïde surgit alors, furieuse
    
    Adélaïde : Ah, le monstre, le fourbe, l’ingrat(elle jette à Porthos tout ce qui lui tombe sous la main), le menteur, le serpent, le Mazarin…
    
    Porthos : (se protégeant comme il peut) Mazarin vaut mieux qu’on le dit, ma Douce…
    
    Adélaïde : C’est cela, et tu es comme lui, menteur, vicieux, faquin, lâche, immonde…
    
    Porthos : (fuyant) Allons, viens Mousqueton, il est temps d’abandonner la place…(Il sort)
    
    Mousqueton : (geignard) Mais… moi, je n’ai rien fait…
    
    Adélaïde : Va-t-en rejoindre ton Maître, vipère, ectoplasme, sapajou.
    
    Mousqueton : (sortant à son tour) Vous vous égarez, Madame… Ces mots ne sont pas de vous…
    
    Adélaïde : Sac à vin, bachi-bouzouk…(elle se met à pleurer) Bouh… quel monstre ! Après tout ce que j’ai fait pour lui…
    
    D’Artagnan : (vient la consoler) Allons, Madame, allons… Séchez donc ces larmes qui risquent de ternir votre beauté…
    
    Adélaïde : (pleurant dans ses bras) Taisez-vous, Monsieur, vous êtes du complot, je le sais bien. Tout est votre faute, d’ailleurs… sans votre venue…
    
    D’Artagnan : Hé quoi ? Sans ma venue, votre mari continuerait de dépérir et de devenir l’ombre de ce qu’il a été. ...
    ... Souhaitez-vous régner sur une ombre de colosse ?
    
    Adélaïde : Mais enfin… l’avez-vous bien regardé ? Il est en train de se transformer en barrique… Il ne cesse de manger, de boire comme un trou sans fond. Il se ramollit chaque jour un peu plus…
    
    D’Artagnan : C’est pourquoi sans doute, un peu d’exercice lui fera du bien…
    
    Adélaïde : Un peu d’exercice ? Sur les routes, pleines d’auberges, de mangeaille et de soubrettes…
    
    D’Artagnan : Porthos n’est pas Aramis, Madame… Il est et restera toujours l’homme d’un seul amour. Et on le comprend aisément à vous regarder.
    
    Adélaïde : Toujours aussi flatteur… Vous avez une langue de miel, d’Artagnan, mais c’est pour mieux arriver à vos fins.
    
    D’Artagnan : Ma langue et mon épée, Madame, je l’avoue, m’ont permis de forcer bien des places…
    
    Adélaïde : Des places qui tombent toutes les unes après les autres, qu’elles soient protégées par des fortifications de pierres ou des vertugadins.
    
    D’Artagnan : Vous me faites trop d’honneur, Madame…
    
    Adélaïde : On ne prête qu’aux riches !
    
    D’Artagnan : Quand je suis pauvre comme Job.
    
    Adélaïde : Je ne puis me résoudre à laisser mon Porthos seul sur les routes, en proie à toutes ces tentations.
    
    D’Artagnan : Il ne sera pas seul, il sera avec moi…
    
    Adélaïde : C’est vrai… J’oubliais le tentateur.
    
    D’Artagnan : Adélaïde… Ma mission est de la plus haute importance, et j’ai besoin de Porthos.
    
    Adélaïde : Moi aussi, j’ai besoin de lui. Et pas seulement pour une mission.
    
    D’Artagnan : Il nous ...
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