1. Une chute de vélo (18)


    Datte: 31/12/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Mandrakke, Source: Xstory

    ... surtout plus prudemment afin de ménager mon fragile et précieux chargement. J’arrivai sur place, il n’était pas encore onze heures. Je notai immédiatement une activité fébrile à mon arrivée. Je sortis avec les viennoiseries et me dirigeai tranquillement vers la maison. Katia courut à ma rencontre en vociférant.
    
    — Ah ! Te voilà enfin ! On te cherchait partout ! Où étais-tu passé ?
    
    — Croissants ! dis-je simplement en lui montrant les sachets.
    
    — Tu pourrais prévenir quand tu pars !
    
    — Compliqué. Personne de réveillé.
    
    — Julie est dans un état pas possible !
    
    — Vraiment ?
    
    — On croyait que tu l’avais plaquée !
    
    — Impossible. Pas au programme.
    
    Mes réponses laconiques prononcées sur un ton très calme, à la limite de la désinvolture ne tranquillisèrent pas Katia, au contraire. Méprisant une nouvelle volée de reproches de sa part, j’approchai tranquillement de la longue table et y déposai les sachets de viennoiseries.
    
    — Servez-vous ! Il y en a pour tout le monde.
    
    — Hervé ! Je le savais ! Tu as rapporté des croissants. Merci mon amour. Vous voyez, je vous l’avais bien dit.
    
    — Bonjour mon ange adoré, tu as bien dormi ?
    
    Je me plaquai dans son dos pour l’embrasser dans le cou en l’enlaçant. Je pouvais sentir sa respiration parfaitement calme. Elle n’avait pas pensé un seul instant que j’avais pu l’abandonner. Cette fille, était un véritable trésor.
    
    — Oui mon amour, et toi ?
    
    — J’aurais pu rendre jalouse une colonie entière de marmottes en ...
    ... hibernation.
    
    Cette comparaison fit rire une partie de l’assemblée, mais je ne m’y attardai pas.
    
    — Alors, si je comprends bien, vous pensiez que je m’étais éclipsé ? Hum ?
    
    Sur cette dernière remarque, je haussai un sourcil en parcourant l’assemblée du regard.
    
    — Katia pensait que tu avais pris le large, m’expliqua Julie. Elle était désespérée !
    
    — Juste Katia ? Une seule sur sept ? Bof ! Ce n’est pas beaucoup. Mais enfin, c’est mieux qu’aucune.
    
    — Mais moi aussi je m’inquiétais, avoua Valérie.
    
    — Mais pas toi mon ange. Tu as deviné ce que je faisais ?
    
    — Facile, confirma-t-elle en se saisissant d’un croissant. Tu as fait ce que n’importe quel gentleman aurait fait ! C’est une qualité en voie de disparition. Tu dois être un des derniers exemplaires.
    
    — C’est impressionnant qu’elle te connaisse aussi bien si vite, avoua Romain avec une pointe de jalousie dans la voix. Katia nous avait tous presque convaincus que tu ne reviendrais pas… enfin pas si vite.
    
    — Décamper… Oui… J’y ai pensé, j’ai pesé le pour, le contre, et j’ai fini par me décider.
    
    Sur ces paroles que je prononçai d’un ton lent, monocorde, presque indifférent, je fis demi-tour et repartis vers ma voiture. Je restai insensible aux murmures que je laissai derrière moi, ils me firent même sourire. Ils pensèrent réellement que je partais, à l’exception de Julie qui continua de faire honneur aux croissants. Du coffre de ma voiture où je les avais rangés à l’abri du soleil, je sortis les sept bouquets, les ...
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