1. LUCILLE (suite 1)


    Datte: 17/12/2022, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Alain Dex, Source: Hds

    ... manière aussi indé-cente.
    
    Elle lorgna vers son mari et fut satisfaite de constater qu’il « profitait » du spectacle comme elle l’avait prévu. Elle pensa qu’elle devait à son amant imaginaire d’aller encore plus loin. Elle aurait voulu s’écarteler. La pire des indécences lui paraissait encore trop sage. Elle voulait exciter les hommes et se donner à eux. Totalement.
    
    Elle descendit donc le bout de tissu, avec une lenteur diabolique, laissant apparaître avec une audace lubrique qu’elle n’avait jamais exhibée jusqu’à présent. L’idée même de ce spec-tacle ne lui était d’ailleurs jamais venue à l’esprit et l’aurait écœurée au plus haut point jusqu’à ce moment précis. Mais le résultat fut bien celui escompté : tout à coup, dans sa bouche le morceau de chair enfla encore et le mouvement s’accéléra spontanément. Elle eut l’impression qu’elle allait étouffer. Elle fut satisfaite de cette punition et souhaita même la voir se prolonger indéfiniment. La douleur physique de cette suffocation et la douleur morale de cet avilissement transcendait en elle le double amour qui la torturait. Et le justifiait. Elle aimait deux hommes. De tout son cœur. Elle voulait les aimer aussi de tout son corps. Elle en acceptait d’avance toute la ...
    ... souffrance…
    
    Tout à coup, son partenaire se raidit dans un cri qu’il ne put retenir. Un liquide chaud gicla avec force dans la bouche de Lucille. C’était la première fois qu’elle éprouvait cette sensation. C’était si désagréable, qu’elle la considéra comme une épreuve de plus à surmonter. Yeux fer-més, elle avala.
    
    Elle estimait que c’était le prix à payer. A payer pour quoi ? C’était confus dans son esprit. Peut-être seulement pour les chauds baisers et les attouchements complices échangés secrète-ment la veille avec un inconnu ? Peut-être d’avantage pour l’Amour, aussi illégitime que vi-brant, qui en avait spontanément jailli …
    
    Ouvrant les yeux, elle fut bien surprise de constater que son mari restait dans des disposi-tions amoureuses « fort inspirées ». Mais cela suffisait ! Elle se dégagea habilement des bras qui voulaient l’enserrer, se sauva de la chambre en courant, emportant au passage les vêtements qu’elle avait préparés…
    
    « Fais dodo, mon amour, je vais chercher la petite chez maman, bisous, à tantôt… »
    
    Par ce beau matin ensoleillé, Lucille se sentait pleine de bonheur. Le café passait et exhalait déjà sa bonne odeur. Lucille se sentait prête pour affronter toutes les difficultés du monde. Elle marchait sur des nuages. 
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