Secrets de couventines (1)
Datte: 16/12/2022,
Catégories:
Lesbienne
Auteur: simson3, Source: Xstory
... grâce de la dévotion est aussi douce pour la langue que pour l’esprit’, rue Saint-Pierre Ouest à Saint-Hyacinthe. Coiffée d’un léger chapeau à rebord et portant une petite valise renfermant un minimum d’effets personnels, elle traverse le vaste jardin menant au bâtiment centenaire.
L’immense bâtisse faite de pierres se dresse sur un domaine d’environ deux hectares longeant la rivière Yamaska. Une longue allée graveleuse y conduit depuis le chemin public. Sur son passage la jeune rouquine fait la rencontre de quelques religieuses qui, portant au bras un panier de fleurs coupées, s’affairent à des activités de jardinage. Certaines d’entre elles, relevant la tête, saluent silencieusement la jeune femme d’un sourire discret. Plus loin se trouvent des dépendances, un vieux garage entre autres dont la porte entièrement coulissée révèle la présence d’un ancien tracteur, sans doute un legs provenant d’un fermier de la région. Un immense potager se dresse un peu plus loin sur le côté, lui aussi l’objet des soins attentifs prodigués par les nonnes.
Lentement, Sophie gravit les quinze marches l’élevant jusqu’à l’entrée principale dont les lourdes portes sont sculptées dans le chêne massif. On y trouve sur le perron une statue grandeur nature de mère Cadbury, fondatrice de l’Ordre. La future novice fait une pause et soupire. Déterminée par l’amère déception de ses histoires d’amourette, elle se sent convaincue de trouver ici son nouveau chez-soi et de pouvoir aspirer au bonheur ...
... que la vie civile semble lui avoir refusé.
Une jeune religieuse l’accueille à l’intérieur :
— Bonjour Madame, je suis sœur Anna. Vous avez rendez-vous?
Sophie ne répond pas. Elle lève les yeux en direction de la voûte en forme d’arche, subjuguée par la majesté et la révérence des lieux. De riches boiseries constituant cimaises et caissons ornent le long couloir se dressant devant elle, témoignant de l’opulence régnant au sein de l’ordre ecclésiastique. Les parquets cirés sont impeccablement propres, reflétant tels des miroirs tout ce qui y repose.
— Madame? reprend la jeune nonne.
— Euh oui, répond enfin la visiteuse. C’est pour sœur Clothilde. Je crois qu’elle m’attend.
Accompagnée de sœur Anna, Sophie s’engage dans un long couloir où se dressent ici et là des statues représentant des saints, dont la Vierge du Caramel épanchant ses douces et célèbres larmes sucrées. Seul l’écho de leurs pas claquant sur le terrazzo résonne à ses oreilles. Le calme ambiant lui semble presque déconcertant, comme si les lieux étaient inhabités.
Sœur Clothilde la reçoit à son bureau. Le mobilier transpire à son tour la richesse du bois. L’austérité des lieux cherche toutefois sa compensation dans le sourire affable de celle qui accueille la visiteuse.
— Vous avez renoncé à la vie civile en franchissant cette porte, lui déclare d’une voix douce mais ferme la religieuse. Vous êtes majeure, cependant vos parents sont-ils consentants concernant votre démarche?
— Oui, répond ...