Déchéance et rédemption (19)
Datte: 11/12/2022,
Catégories:
Lesbienne
Auteur: simson3, Source: Xstory
Le coup s’abattit avec violence, fracassant au sol le siège en bois qui se trouvait tout près de la femme agenouillée, parfaitement sectionné en deux par la lame acérée.
Mai-Linh s’accroupit à son tour devant la jeune Canadienne qui, toute tremblante, était maintenant en proie à une crise et la serra dans ses bras. Se mordant la lèvre, elle se maudit de nouveau d’avoir réagi ainsi, reniant ainsi la discipline mentale qui fait tant la réputation des Orientaux. Encore une fois, la peur avait dominé son esprit. Elle sentit son indignité monter au visage jusqu’à ouvrir les écluses de ses yeux, libérant un torrent de larmes sur son visage.
- Je suis... Je suis désolée, Kǎi tè lín, s’excusa-t-elle en tentant de contenir ses pleurs. Mai-Linh a eu peur, très peur, mais son cœur a refusé de te laisser partir vers tes ancêtres!
Les deux femmes se relevèrent. La Shanghaienne essuya de la main les joues de la Maskoutaine.
- Je suis prête à te croire, Miss Blondin. Prouve-moi seulement que tu n’es pas au service de ces chiens corrompus.
Catherine ne répondit pas immédiatement, laissant décanter sa terreur et son désespoir dans l’épaule de l’autre femme.
- Mais comment te prouver, ma parole ne te suffit donc pas? demanda-t-elle finalement en reniflant ses pleurs.
- Embrasse-moi, Miss Kǎi tè lín. Comme unenǚrén (femme) qui aime une autrenǚrén le ferait. Aucune espionne à la solde de mon gouvernement ne saurait poser ce geste, cet acte étant formellement condamné. Si ...
... nos lèvres font connaissance, je saurai que tu n’es pas une ennemie et je te croirai.
Une nouvelle fois, le regard bleu et humide de la belle blonde s’enfonça dans celui, obscur et mystérieux, de la combattante chinoise. Catherine entoura de sa main mouillée le cou de Mai-Linh, caressant sa chevelure écarlate, l’autre femme faisant de même avec elle. Fébrilement, les bouches se rapprochèrent jusqu’à faire sentir leurs souffles tièdes. Les yeux se fermèrent alors que des lèvres au goût d’eucalyptus fusionnaient dans un torridewěn (baiser) saphique qui ne laissa aucune place à l’équivoque. Une étreinte enveloppée de sincérité unit les deux êtres dans un brûlant corps-à-corps qui se traduisit, chez l’un comme chez l’autre, par un épanchement secret de fluides féminins.
La Chinoise aida l’autre à prendre place sur un siège fait de bambou tressé. Satisfaite, elle passa aux aveux:
- Je te crois, honorable Kǎi tè lín, et te présente mes misérables excuses. J’ai maintenant confiance en toi. Mon cœur te croyait déjà mais mon esprit désirait des garanties.
Elle prit tendrement la main de sa vis-à-vis.
- Tu as raison: je suis bienlěisībiān (anglicisme chinois), et j’ai fait ce que j’ai pu pour te le cacher. Mais mon cœur débordait de désir pour toi. Je ne suis pas digne de mes ancêtres qui savaient dominer leurs émotions et leurs sentiments. La vie moderne m’a trop américanisée, je crois, même si je m’efforce d’honorer nos coutumes et nos modes de pensée. Et je crois... Je ...