1. Neige rouge (2)


    Datte: 03/11/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Yojik, Source: Xstory

    Georg et Yulia se réveillèrent en même temps. C’était agréable d’ouvrir les yeux de voir quelqu’un en face de soi, quelqu’un qui vous souriait. Ils avaient tous deux le même objectif, la même envie de fuir cette boucherie permanente. Mais au fond d’eux, il restait un vague malaise. Cela restait "l’ennemi", celui ou celle dont on leur avait répété sans cesse qu’il ou elle était un danger mortel. Ils se levèrent et mangèrent quelques vivres. Le temps était à nouveau au beau fixe. Dehors, ils n’entendaient plus le vent siffler bruyamment. Yulia voulut faire le point sur les conditions météo. Ils montèrent sur le toit pour avoir une vue générale de la région. Comme elle si attendait le vent avait tout balayé, uniformisant le manteau neigeux. Autre bon point, la couche blanche semblait aussi plus épaisse. Cela n’allait pas inciter les hommes des deux côtés à tenter une offensive. Mais Georg était inquiet; le peu qu’il connaissait de ces étendues neigeuses ne le rassurait pas. Et il craignit l’usage du traineau. Il allait s’enfoncer profondément et rendre leur avancée beaucoup trop difficile. Il faudrait sans doute attendre quelques jours que la neige se tasse et qu’ils puissent partir plus facilement. Leur entreprise était déjà risquée, ce n’était pas la peine d’en rajouter.
    
    Soudain Yulia lui tapa frénétiquement sur l’épaule et montra une direction au nord-est. Au début Georg ne vit rien de spécial. Et puis il finit par distinguer une fine ligne en bordure de forêt. Yulia vit ...
    ... que Georg n’en comprenait pas la signification. Ces citadins... Ils ne savaient plus reconnaître une trace fraiche de gibier. Elle ne savait pas trop mais supposait qu’il s’agissait d’un cerf ou d’un renne.
    
    — Un renne ou un cerf, Georg.
    
    Mais l’Allemand ne put que soulever les épaules d’incompréhension. Il vit Yulia enlever ses gants et mettre ses mains sur sa tête, les doigts largement écartés. Elle le vit écarquiller les yeux et regarder à nouveau dans la direction de la piste de l’animal. Pour un peu, il en aurait bavé. Cela la fit rire mais son ventre gargouilla fortement, dévoilant sa propre fringale. Georg rit à son tour devant l’impatience du ventre de Yulia. Visiblement ils étaient tous deux affamés et ce possible repas était une aubaine à ne pas laisser passer.
    
    La Russe était en train de lui expliquer, par gestes, qu’elle souhaitait qu’ils y aillent à deux pour optimiser leurs chances quand un léger bruit de moteur rompit le silence de la plaine et la sérénité du lieu. Ils levèrent des yeux craintifs vers le ciel bleu. Au début, ils ne virent rien et puis un petit point noir approcha doucement de l’ouest. D’après le son et la vitesse il devait s’agir d’un Fi 156 allemand ou d’un Po-2 russe. Le monomoteur continua d’approcher dans leur direction. Il était trop loin pour qu’ils puissent distinguer ses insignes. Mais, par précaution, ils se cachèrent derrière une cheminée à moitié effondrée. Avec un peu de chance, il ne les avait pas encore vus, il ferait un tour ...
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