1. Secrets de couventines (4)


    Datte: 01/11/2022, Catégories: Lesbienne Auteur: simson3, Source: Xstory

    ... voyant ses visiteuses lui prendre les mains pour ensuite les lier à l’aide de cordages.
    
    — Pas de questions, suivez-nous!
    
    — Mais où on va?
    
    — Vous êtes demandée au bureau de mère Ève. Et j’ai dit pas de questions!
    
    Elle-même bouleversée, Alicia assiste impuissante à la scène. Sachant toutefois ce qui attend peut-être sa jeune sœur en religion, elle n’ose pas s’interposer.
    
    — Je vais prier pour toi, Sophie, je te l’assure!
    
    Tout en cheminant flanquée de ses deux geôlières, la rouquine ne peut cacher sa curiosité :
    
    — Mère Ève, c’est quoi son nom de famille?
    
    — On ne prononce jamais son nom de famille, c’est sacrilège! répond sèchement l’une des deux cagoulées. Il s’agit d’un nom de quatre lettres commençant par un N.
    
    Le trio s’immobilise devant la porte du réfectoire, exposant aux religieuses qui regagnent leurs quartiers à la suite de leur repas le spectacle d’une novice sur le point d’être réprimandée par la Grande dirigeante du couvent.
    
    Plusieurs d’entre elles y vont d’un commentaire discret :
    
    —Oh mon Dieu, la pauvre!— Mais qu’est-ce qu’elle peut bien avoir fait?— Et qu’est-ce qu’elle va lui faire?— Ou encore lui faire faire?
    
    Sophie se tient là, silencieuse et au garde-à-vous devant cette procession impromptue, se demandant si elle a fait vœu d’humilité ou bien d’humiliation.
    
    La jeune novice est introduite dans une petite pièce sombre où on lui désigne un prie-Dieu :
    
    — Mettez-vous en prière, lui ordonne-t-on, et cherchez la face de Dieu ...
    ... pendant que mère Ève se prépare à vous recevoir.
    
    Dix minutes passent, puis vingt, puis quarante. Sophie qui s’est pourtant dûment confessée se sent à l’agonie, demandant au Seigneur de lui révéler en quoi elle est maintenant fautive. Mais elle ne reçoit aucune réponse.
    
    Une seconde porte s’ouvre derrière elle.
    
    — Venez, lui ordonne une voix ferme. Mère Ève vous attend.
    
    De l’autre côté se trouve une vaste pièce, faiblement éclairée par de nombreuses bougies disposées sur une longue table. Elle parvient à y distinguer deux silhouettes humaines s’avançant lentement dans la lumière.
    
    Son cœur s’arrête presque comme une voix qui lui semble familière se fait entendre du fond de la salle alors qu’elle reconnaît devant elle la présence de mère Gertrude et de l’abbé Fontaine.
    
    — Sœur Durocher, vous voilà enfin! Comme j’avais hâte de faire votre connaissance!
    
    — Mère Ève, est-ce bien vous?
    
    — Vous l’avez dit, petite idiote, et laissez-moi vous dire que vous n’avez pas à être fière de vous!
    
    — Puis-je vous voir, Mère, il me semble vous connaître?
    
    — Pas question, mon visage doit vous demeurer caché.
    
    La petite rouquine se trouve au milieu de l’enceinte, debout, les deux religieuses cagoulées l’accompagnant toujours à ses côtés.
    
    — Alors, réprimande la supérieure de sa voix caverneuse, on manque de respect envers certaines de nos vénérables mères qui ont de grosses fesses?
    
    — Je… Je vous demande pardon?
    
    — Ne jouez pas l’innocente avec moi, petite, vous savez ...
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