La rencontre - Histoires de Sexe

La rencontre

... m’as déjà vu dans pire situation, alors je ne m’en fais pas trop ! me lance-t-elle en voyant ma réaction.

À mon tour de ne pas vouloir me laisser intimider :

— Je ne dirais pas que c’était « pire ». J’aurais plutôt tendance à dire que c’était mieux.
— Ah oui ? C’était mieux l’autre fois ?

Un éclair de luxure lui traversa les yeux. Elle remonta le bas de sa robe jusqu’à la mi-cuisse en penchant sa tête vers l’arrière :

— Et comme ça, c’est mieux ou pire ?

Ne trouvant pas les mots adéquats, je levai le pouce pour signifier que c’était très bien !

— Tu as quoi comme FTP ?

Décidément, elle savait me déstabiliser en passant du coq à l’âne. Je crois qu’elle en avait pleinement conscience et qu’elle ne se gênait pas pour le faire.

— Euh… mon FTP ? 280 watts environ. Et toi ?
— Pas mal 280 watts, dit-elle en s’approchant. Montre-moi ces cuisses… Moi, je suis à 180.

Sans me demander mon consentement, elle m’empoigna le quadriceps, qui est de bon volume, puis m’assena une claque du revers de la main sur les abdominaux qui se durcirent involontairement en anticipant le coup. Avec sa proximité me parvint un effluve de jasmin. Enivrant.

— Pas mal en effet ! Tu as bien le profil du cycliste. Heureusement, tu ne souffres pas du syndrome du Tyranosaure.
— Du Tyranosaure ?
— Grosses jambes, petits bras… tu vois ?
— Ah ! m’esclaffai-je. Je ne suis pas Schwarzenegger non plus !

J’ai un corps plutôt athlétique, mais pas du genre des hommes qui passent ...

... leur temps au gym à lever des poids. Mes jambes sont fortes, et mes bras sont plus normaux, sans être squelettiques comme les grimpeurs du Tour de France. Un certain équilibre… Si ce n’était pas du dessus de ma tête qui commence à se dégarnir, je ne ferais pas mes quarante-deux ans.

Sophie me regarda, l’air subitement sérieux.

— Après le choc initial à la première lecture de ta lettre, j’ai finalement eu l’impression d’être dans « une histoire dont vous êtes le héros ». Tu te souviens de ces livres ?
— Oui, tout à fait. On pouvait décider du déroulement de l’histoire…
— J’ai bien aimé ta plume…

Un silence s’installa. Le regard profond de ses yeux noisettes se fixa au le mien.

— Merci, finis-je par dire pour briser le silence.

Sophie prit une grande inspiration et ferma les yeux comme si elle allait se jeter en bas d’une falaise :

— J’ai bien aimé ta plume, reprit-elle, et j’ai aimé la douceur et le respect que tu imprimais au texte. Tout ça m’a donné une idée… Je voulais faire une vidéo pour Noémie, ma conjointe. Mais je ne sais pas si son internet sera suffisamment rapide pour qu’elle puisse la voir. Alors que si tu écris un texte, ça passera dans un courriel.
— Oh ! dis-je, ne réussissant pas à cacher ma surprise.
— Tu voudrais me filmer et rédiger le texte ? Si elle ne parvient pas à voir le film, elle pourra avoir le script…

Je restai sans voix. Décidément cette femme voyait les opportunités là où elles étaient et n’hésitait pas à les saisir… ou ...