Revoyons-nous (partie 1)
Datte: 26/10/2022,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: SoleilHedoniste, Source: Hds
Je n’avais pas ressenti un tel désir pour une femme depuis des années.
Elle était apparue, au hasard de mes déambulations numériques, dans les suggestions d’un réseau social quelconque.
J’avais été immédiatement happé par sa beauté irréelle : de grands yeux félins, de ceux qui hypnotisent. Une bouche aux lèvres généreuses, gonflées de chair et de vie. Une chevelure blonde très apprêtée, qui savait se faire sauvage sur quelques rares clichés. Elle avait tout d’une lionne assoiffée. Et j’étais fou de la contempler, moi, banal homme blanc aux cheveux bruns, archétype même du mec commun.
Je m’abonne à elle.
Et lui laisse ces quelques mots en commentaire d’une photo sur laquelle elle enlaçait son homme : « Il ne tiendra pas la comparaison ».
Une heure plus tard, une notification m’indiquait qu’un message privé m’attendait.
C’était elle.
Et cette réponse succincte : « Je tiens le pari ».
J’ai hésité à lui écrire une longue réponse. À jouer la carte du romantisme, de l’homme attentif à l’autre, de celui qui saurait la comprendre et l’écouter.
Finalement, ce fut : « Voyons-nous demain, 15h00. Je te laisse le choix du lieu ».
Sa réaction fut immédiate, prémisse des moments sauvages que nous devions vivre ensemble : « J’ai réservé une chambre, dans un Day Use. Celui près de l’aéroport. Repose-toi. Tu seras vite épuisé ».
La mention du Day Use laissait supposer que je ne serai pas son premier amant furtif.
Elle avait heurté mon point sensible. Mon égo ...
... maladif me dictait désormais de surpasser tous les autres. Je lui arracherais l’envie de me revoir.
Les heures passèrent bien vite. Le temps s’accélère toujours, soumis au feu de la convoitise.
J’arrivais à l’hôtel indiqué, une demi-heure en retard. Une impolitesse risquée, mais volontaire. Soit elle était déjà partie. Soit elle bouillait d’impatience et de colère. J’espérais la deuxième option, qui me permettrait d’entrer bien vite dans le vif du sujet.
La réceptionniste m’indiqua l’étage et la chambre. Ayant repéré l’extérieur du bâtiment avant d’y pénétrer, j’avais compris qu’il s’agissait de la suite qui donnait directement sur le vaste parc arboré de la propriété par une baie vitrée large et transparente.
On nous verra sûrement.
Bon point.
Arrivé devant la porte de la suite, je frappe.
Un seul coup.
Je préfère réserver les autres pour plus tard.
J’entends des pas qui se rapprochent, portés par le cliquetis caractéristique des talons hauts. Le bruit est sec. Elle a l’intention de me faire payer mon retard.
Je ne lui en donnerais pas l’occasion.
La porte s’ouvre, lentement.
Dans l’encadrement, la silhouette d’Aphrodite se dessine. J’utilise ce nom à dessein. Regardez la déesse peinte par Botticelli dans son Printemps pour vous faire une idée de la pureté de son regard, dans lequel je plonge à présent.
Le reste de son visage, tout comme son corps, empreinte à la Bardot, dans ses meilleures années.
Aucune chance que je laisse passer ...