1. C'est donc cela le naturisme (6)


    Datte: 22/10/2022, Catégories: Gay Auteur: Etrenu, Source: Xstory

    ... qu’il rebande rapidement.
    
    Je m’assure de pouvoir cacher ma virilité d’une seule main en cas de besoin et, enfin, je repars.
    
    Très vite, je règle le flux d’air de l’habitacle sur mon sexe. C’est excitant à souhait. Rafraichissant. Délicieusement espiègle. Je vois mes poils pubiens qui virevoltent, comme ils virevoltaient dans l’eau sous les courants marins.
    
    Ne reconnaissant plus le jeune homme que j’étais vingt-quatre heures plus tôt, j’éclate de rire, seul, follement heureux de vivre pleinement cette merveilleuse découverte qu’est la liberté corporelle.
    
    J’arrive en ville. Je ne crois pas qu’on puisse voir ma tenue. Je remonte légèrement les pans du short et cherche mon hôtel. « Le héron ». Le panneau indicateur m’oblige à un changement limite de direction. Je lève le bras pour m’excuser auprès de la voiture qui a dû piler. Il ne manquerait plus que cela : un accident, moi inanimé, la queue à l’air dans ma bagnole...
    
    Au moins, cela me fait débander.
    
    Le parking est loin d’être complet. Je me gare dans un coin discret. Je me tripote un instant. Que j’aimerais rester ainsi ! Sortir nu !
    
    Je dois pourtant être raisonnable. Je me décide enfin à remonter et à reboutonner mon jean. Il était moins une : une grosse dame passe juste à côté de ma voiture ; je ne l’avais pas vue arriver. Elle regarde mon torse nu. Sans doute ce qui l’avait attirée.
    
    Je me rhabille complètement et file vers la réception.
    
    La chambre est banale. Je n’ai pas encore embrassé toute la ...
    ... pièce que mon jean et mon slip tombent sur mes chevilles. Mon teeshirt vole sur le lit. Enfin ! Ces quelques minutes, habillé, étaient insupportables. Me retrouver nu est un vrai soulagement. Le naturisme est-il aussi à l’intérieur ? Pourquoi faudrait-il que la sensation du bien-être de la nudité ne se produise que dehors ?
    
    J’ouvre grand les rideaux de la chambre. En face de moi à vingt mètres, une autre façade de l’hôtel qui fait un U. Une fenêtre. Une chambre. Un homme regarde dehors. Il accroche mon regard. Nous restons face à face. Il n’est ni beau ni laid. Il n’exprime rien. Je vois une femme passer derrière lui. Il porte une chemise à fleurs ; un peu ridicule ; un peu vacancière ; détendue en tout cas.
    
    C’est en me demandant si je pourrais porter une chemise de ce style que je réalise que je n’ai rien sur moi. La fenêtre est toute hauteur. Il ne peut que voir l’intégralité de mon anatomie.
    
    Pourtant il ne bouge pas. Il me regarde. Je le regarde. Pas un geste de gêne ; pas un geste de concupiscence ; pas un geste de désapprobation. Voir un homme nu serait-il ici quelque chose d’aussi banal que de voir un homme habillé ?
    
    Je me sens bien, nu et observé. Même si rien n’indique un quelconque intérêt de sa part. Toujours mes pulsions exhibitionnistes... Je fais semblant d’observer ce qui se passe autour de nous. Pas grand-chose à vrai dire. Des fenêtres de chambre d’hôtel à n’en plus finir ; un parking ; des passants. La triste banalité.
    
    Je me décide enfin à aller ...
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