Adieu l'amour (3)
Datte: 17/10/2022,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Amphitryon, Source: Xstory
... il y a un quart d’heure n’est plus là, tout comme les chaises et la table de jardin, en revanche le trampoline des voisins est retourné en plein milieu de notre pelouse. J’essaye de rassurer mon petit frère et appelle mon père pour lui faire le compte rendu des dégâts. En marchant dans l’herbe détrempée du jardin, je constate qu’il fait toujours aussi chaud, mais que maintenant, l’humidité est bien plus élevée, ce qui rend insupportable d’être dehors, car immédiatement, mon t-shirt et mes mains sont recouverts de sueurs.
Gaspard m’envoie un message : "plus d’électricité, garde de la batterie sur ton téléphone et ton pc pour demain soir". La batterie de mon pc est pleine, mais celles de mes deux téléphones sont presque vides. Je regarde une dernière fois la photo de Tamara, la mémorise pour mes futures branlettes et je lui envoie "D’accord".
Je passe le reste de l’après-midi et la soirée à chercher nos meubles de jardin qui se sont envolés et je vais également aider mes voisins qui se sont retrouvés enfermés chez eux. La faute à une porte principale qui se débloque électroniquement ainsi qu’à des volets roulants automatiques, sur le moment ça m’a fait rire, moins quand je les ai entendus appeler à l’aide. C’est le paradoxe de vivre à côté d’une centrale nucléaire et que tous les objets du quotidien dépendent de l’électricité, quand il y en a plus, plus rien ne marche et certains ont l’impression de retourner à l’âge de pierre.
Mon père ayant réussi à joindre un ...
... collège d’EDF, nous apprenons que nous devrons attendre jusqu’au lundi matin pour retrouver la fée électricité. Quand il entend ça, mon petit frère est dévasté. Alors que la nuit tombe, j’allume des bougies et cuisine des lentilles froides avec des chips. Un repas de gala. Pour faire passer la soirée, je lis les journaux alors que lui dévore un manga.
Je me réveille le lendemain midi après une longue nuit, moi qui dors peu et mal, je me sens pour une fois en excellente forme dès le réveil. J’allume mon téléphone pour voir que Gaspard me donne rendez-vous à la sortie du village vers 21h. Je passe une partie de l’aprèm en caleçon sur la terrasse du jardin malgré la chaleur qui est revenue. Les 38 degrés annoncés par le thermomètre me découragent et j’essaye d’imaginer à quoi le futur ressemblera quand le climat aura définitivement perdu les pédales.
A 20h30, je quitte mon petit frère, non sans lui avoir préparé des chips au camembert, et j’enfourche mon vélo, mon ordi dans le sac à dos. Quand Gaspard finit par arriver à notre point de rendez-vous, il est tout rouge et transpire à grosses gouttes.
— Ça va mon ami ? Tu as l’air au bout de ta vie.
— J’en peux plus de cette merde. Ma chambre sans la clim c’est l’enfer absolu, il fait encore plus chaud et humide dans le bois. Je jette un œil vers les arbres au loin sur la colline.
— Ah même vous, vous avez plus de jus ?
— Bah nan, les panneaux solaires sous les arbres, ça marche moyen moyen.
— Et donc c’est quoi le ...