Tombés du ciel (6)
Datte: 24/09/2022,
Catégories:
Lesbienne
Auteur: Yojik, Source: Xstory
... suis contente de vous voir.
— Oui, re-bonjour, je n’étais pas sûre de venir.
— Je comprends. Entrez, ne restez pas là.
— Merci.
Alicia entra et trouva une petite maison de village, joliment décorée et bien entretenue. Elle n’était vraiment pas très grande. Un salon-séjour avec une cuisine semi-ouverte, deux portes dans un coin, probablement les toilettes et la salle de bain. Et puis à l’autre bout, un escalier qui devait mener aux chambres. Pas plus d’une ou deux se dit-elle. Elle suivit Bérénice jusqu’au canapé et elle s’assit à son invitation.
— Vous voulez un café, un thé ?
— Euh, ne vous dérangez pas pour moi.
— Non, non, je n’ai pas été très gentille avec vous ce matin. Permettez-moi de me rattraper un peu.
— Alors un thé, je veux bien.
— J’apporte ça.
Bérénice s’affaira dans sa cuisine. Alicia eut l’impression que c’était aussi pour se donner un peu d’air. L’employée de mairie semblait vouloir retarder le moment des révélations. Alicia en profita pour inspecter du regard la pièce. Il y avait quelques cadres, des photos. Et puis, un peu cachée, elle en vit une de Roger et de Bérénice quand ils étaient jeunes. Alicia alla la regarder de plus près pour être sûre de ne pas se tromper. Mais c’étaient bien eux. Elle reposa le cadre et revint s’asseoir.
— Vous avez vu la photo ? demanda Bérénice en revenant au salon.
— Euh, oui, désolée, je ne voulais pas fouiller.
— Je la cache mieux d’habitude. Mais entendre Myriam dire que vous ...
... qualifiiez Roger de papa de substitution m’a fortement ému.
— Ah.
— Avec votre âge, je n’ai pu m’empêcher de penser à ce que nous aurions pu être comme famille, lui et moi...
— Euh, vous savez. Je ne sais pas si je devrais le dire. Mais il a aussi une photo de vous.
— Ah bon, Myriam ne me l’avait jamais dit.
— Mais vous savez, elle est un peu cachée comme pour vous.
— Mais vous l’avez vu, vous.
— Je loge chez lui en ce moment.
— Ah, oui, c’est vrai. Racontez-moi donc comment s’est goupillée cette histoire.
Alicia répéta le petit mensonge qu’avec Roger ils avaient mis au point. Sur cette association qui aidait les familles en difficulté à partir en vacances. Elle parla de ce qu’ils avaient fait depuis leur arrivée et qu’elle voyait en lui une figure paternelle rassurante. Ceci était vrai, se rendit-elle compte, au-delà même de l’appellation "papounet" qu’elle lui donnait. Bérénice l’écouta attentivement, elle découvrait le comportement de Roger envers Hala et Salil avec intérêt et tristesse. A la fin du récit d’Alicia, elle se reprit et lui parla franchement :
— Je suis tout émue d’entendre parler de Roger comme un parent ou un grand-parent. Par contre, votre histoire c’est n’importe quoi. Votre association là, elle n’existe pas. J’ai appelé une collègue au conseil général. Elle n’en a jamais entendu parler.
— Mais euh, c’est une méprise, une erreur de nom sûrement...
— Non, ma petite. Je ne comprends pas pourquoi vous avez inventé cela. Je vois ...