Rien ne s'oppose - Histoires de Sexe

Rien ne s'oppose

... dimension de la sensualité. Que de belles occasions ratées avec de précédentes maîtresses…

À la sortie du magasin, Airelle me donna rendez-vous pour la semaine suivante. Elle aurait apparemment volontiers prolongé un si agréable moment, mais elle devait régler certaines choses pour lesquelles un homme était, disons, superflu.

— Tant qu’à me reléguer dans ma solitude de célibataire endurci, ne peux-tu pas me donner le programme à l’avance, cette fois ?
— Je veux bien, mais je doute que tu puisses t’y préparer.
— C’est si déjanté ?
— Parfois, j’ai envie de jouer. Alors je fais la fille jusqu’à ce que le gars réagisse. S’il me rejoint et s’amuse avec moi, tout est possible.
— Je me ferai donc ludique. Tu as des souhaits de tenue ?
— Élégant et séducteur, mais légèrement traditionnel, genre costume-cravate !
— Tu plaisantes ?
— J’ai l’air ? s’exclama-t-elle en s’éloignant sans même se retourner.

L’adresse qu’elle m’avait donnée correspondait à un studio de photo. Je ne m’attendais pas à cela. L’espace appartenait apparemment à une de ses connaissances.

Comme si nous étions là pour prendre un apéritif entre copains, Airelle commença par me servir un excellent punch, dont elle avait découvert le secret à la Réunion. Nous discutâmes de tout et de rien, jusqu’à ce qu’elle se décide à me faire part de ses réelles intentions.

— On reprend notre découverte de la libido masculine où on l’avait laissée ? Tu es toujours partant…
— Je ne capte pas vraiment, mais je ...

... te fais confiance.
— Quand nous sommes ensemble, quand j’ai envie de toi et que tu réponds à mes avances, ce que je vois est filtré par les émotions qui m’assaillent. Je ne suis jamais objective dans ma découverte du désir masculin. Je me suis dit qu’en immortalisant un tel instant, je pourrais le revoir après coup, le plus objectivement possible.
— Va pour l’analyse photographique. Mais pour le costard ?
— Je porterai ce que nous avons acheté ensemble l’autre jour. Le contraste entre ma demi-nudité et ton élégance m’intrigue. Mais ne t’emballe pas ! Je vais te bander les yeux et tu devras deviner quels dessous je porte. Si tu as été attentif pendant les essayages, et si tu trouves en passant tes mains sur moi de quelle combinaison il s’agit, je te récompenserai.
— Et si je rate le coche ?
— J’ai pris trois ensembles… Tu auras une seconde chance, mais pas plus.
— Me laisseras-tu au moins retirer tes atours si je devine juste ?
— À toi de me convaincre…
— Et les photos, tu fais comment pour les prendre tout en t’occupant de moi ?

Ce détail technique semblait avoir déjà trouvé une solution. Me laissant seul au milieu des réflecteurs, des tentures et des projecteurs, elle disparut par une porte latérale. Je l’entendis entrer en conversation avec un homme dans une pièce voisine. Nous n’étions donc pas seuls…

Quelques minutes plus tard, elle réapparut, accompagnée d’un jeune type qu’elle me présenta comme un ami photographe. Elle avait apparemment aussi bon goût pour ...