Une chute de vélo (9)
Datte: 06/09/2022,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Mandrakke, Source: Xstory
... soucis.
— Ne t’en fais donc pas pour les voisins, je les entends aussi parfois tu sais, ils ne viendront pas.
— Sauf Katia et je ne sais pas comment elle va se comporter ce soir et par la suite avec toi, je dois dire que cela m’inquiète un peu.
— Tu te fais du mouron pour moi ?
— Et bien… heu … oui … enfin… c’est-à-dire que… je…
— Tu … quoi ?
— Je… ressens pour toi… au fond de moi… des sentiments particuliers… et… je tiens à toi. Même si on ne se connait pas depuis longtemps… Je te prie de ne pas te moquer de moi… J’ai encore du mal à y croire moi-même… Je n’aurais pas cru cela possible il y a une semaine… Mais chaque parcelle de mon être, jusqu’au fond de moi… vibre pour toi… J’en suis certain, Julie… Je t’aime…
Voilà, je venais de lui ouvrir mon cœur, j’attendais sa réaction avec une sorte d’angoisse et d’impatience mêlées. Le temps était comme suspendu. C’est à peine si j’osais la regarder. Son sourire était parti, remplacé par une expression qui ressemblait à de la surprise. Je n’entendais plus rien. Je ne respirais plus. Je ressentais seulement mes pulsations cardiaques, elles égrenaient les secondes de leur battement de plus en plus sourd.
Julie posa délicatement ses mains sur mes joues et me força à la regarder dans ses yeux que j’aimais tant. L’angoisse montait fortement en moi. Cela faisait des mois, probablement même des années que je n’avais pas eu l’occasion de faire une déclaration, à part pour le service des impôts, et j’avais ...
... l’impression de ne pas savoir comment exprimer ce que je ressentais tout au fond de moi pour elle, d’avoir tout gâché en bafouillant ces mots sans aucune préparation de ma part pour cette déclaration que je pensais faire bien plus tard, que j’aurais voulu parfaite, avec un décor, une mise en scène, enfin quelque chose de construit et pas cette improvisation minable que je venais de sortir. Les secondes passaient, peut-être même était-ce des minutes, mais en moi, l’envie de disparaître s’amplifiait. J’aurais voulu remonter le temps, m’empêcher de parler, retarder encore ces mots, mieux les choisir.
Julie me regardait fixement sans rien dire. Cette attente me semblait interminable, je me sentais dans la peau d’un condamné à la peine capitale, attendant que le couperet tombe, abrégeant ainsi ses souffrances, ses peurs, me demandant pourquoi le bourreau faisait ainsi durer ce moment si terrible. Elle sondait mon regard, mon âme, mon cœur, mes sentiments pour elle. Puis elle se rapprocha de moi pour m’embrasser longuement avec passion. Lorsqu’enfin elle cessa ce baiser, je retrouvais son visage radieux, sonnant la libération de toute cette angoisse accumulée. Une décharge d’adrénaline ou je ne sais quelle autre hormone, se répandit dans mon organisme à une vitesse fulgurante, me donnant l’impression de me liquéfier de l’intérieur, mais la tension évacuée me rendit le contrôle de moi-même. J’affichais à mon tour un sourire franc, je pris moi aussi ses joues dans mes mains et plongeais dans ...