La campagne d'éradication. - Histoires de Sexe

La campagne d'éradication.

... remettre une couche et continuer sa distribution de mauvais points.

Pour appuyer l’explication de Lame-au-corps qui vient de prendre le contrôle de sa webcam, la tête du nuisible, un type entre deux âges et au rictus inquiétant apparaît à l’un des écrans fixés au mur.

— En plus, ce salopard est tellement content de lui qu’il a chopé la gaule, commente la Charpie.
— Comment tu sais ça toi ? On ne voit que sa tête sur l’écran, s’étonne Dom.
— Eh bien, d’après toi, comment tient-il son PC portable vu qu’il a les mains derrière la tête.
— Attendez, rigole le Samouraï, je vais télécharger sur son PC un petit programme qui va provoquer la surchauffe de la batterie. Ça va le faire débander fissa.

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— Bon les copains, déclare un des cinq, éradiquer le « Virus 0204 », ça part d’un bon sentiment, mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Personnellement, je me ferais bien le « microbe Niquaupieu ». Ça fait un bout de temps que ça me démange de lui faire ravaler les critiques pourries qu’il assène à tort et à travers.
— On en meurt tous d’envie, admet un autre, mais tu sais bien que ce serait contre-productif. On a besoin de lui pour que les avis publiés par le site conservent un semblant d’objectivité, et puis tu ne voudrais pas laisser à Bérunoir et à Maître Gandalf l’exclusivité de la mauvaise foi.
— Je ne suis pas d’accord, déclare un troisième. Maître Gandalf note certes sévèrement, mais avec objectivité.
— Tu as raison… Il est aussi objectif qu’une réunion ...

... de chasseurs qui viennent de faire un sort à une seconde bouteille d’Armagnac.
— Il ne faudrait pas oublier le Québécois, suggère un autre, lui aussi ne fait pas toujours dans la dentelle.
— Peut-être, mais on ne peut rien faire puisqu’il bénéficie de l’immunité diplomatique.
— Pour en revenir à Niquaupieu, il me semble qu’il préfère généralement tirer sur les carrosses que sur les ambulances, croit devoir préciser Lee Roy, ce qui fait bien rire la Charpie.
— Ça dépend de celui qui se trouve dans l’ambulance, fait-elle remarquer après avant d’offrir ses lèvres à Dom pour échanger un baiser torride avec son tout nouvel amant.

Les cinq passent ainsi plusieurs heures à chambouler les vies de crétins anonymes qui ont cru trop longtemps pouvoir abuser impunément du petit pouvoir conféré par le site pour saquer des auteurs, peut-être limités, mais néanmoins disposés à l’alimenter de leur prose, certes bancale et maladroite, mais pourtant nécessaire à sa survie.

Et tant pis pour les dommages collatéraux causés à la vie sociale de ces lecteurs qui ne savent pas compter au-delà de quatre.

Alors que l’heure avance et que chacun pense peu ou prou au moment où il devra quitter le groupe pour retrouver sa routine habituelle, un doute légitime traverse l’esprit de la Charpie.

C’est la vision d’un énième pauvre type dont on vient de massacrer l’existence méthodiquement et sans la moindre indulgence qui pousse la femme amoureuse à s’interroger.

— Franchement les gars, je ne ...