Don Juan féminin (5)
Datte: 01/09/2022,
Catégories:
Lesbienne
Auteur: Faunus, Source: Xstory
... pour se lever, en souriant la remerciait acquiesçant de la tête. Après avoir franchi les quelques mètres la séparant du bureau, Gaëlle toqua à la porte, puis sans attendre fit jouer la poignée. Elle poussa le lourd battant en chêne. La première chose qu’elle vit ce fut la tête renfrognée de l’éditeur. Elle sentit que l’homme était prêt à malmener verbalement l’intrus qui se permettait de profaner ce lieu saint. Gaëlle, imperturbable, souriante s’avançait vers lui. Son sourire s’amplifia quand elle le vit rapidement changer d’attitude. Oui, bien sûr, aucun des employés qu’elle avait rencontrés ne s’était permis d’émettre une plainte à l’encontre du patron. Pourtant certains détails lui avaient indiqué qu’il n’était tendre avec personne et qu’il était dur en affaire.
— Ha ! Voici mon auteure préférée. Je vois que vous êtes de parole, pile à l’heure.
— Préférée, à la rigueur peut-être ! Une auteure ? Certainement pas ! J’abhorre cette langue inclusive que vous pensez pouvoir imposer. Je suis un auteur ou un écrivain au choix, mais pas du tout ce que vous dites. Je vais peut-être devoir changer de crèmerie.
Le ton et les mots qu’elle venait de lui adresser avaient effacé le sourire mielleux et le ton qui se voulait affable. Elle se dit que cette fois son message venait de traverser l’épaisse couche entourant son cerveau. À l’idée de cette couche qu’elle n’avait pas qualifiée, Gaëlle sourit plus franchement. Puis elle finit par émettre un petit gloussement en observant ...
... l’attitude de l’homme. Elle le sentait déstabilisé et c’était bien la première fois.
— Bon, bon, je ne vois pas l’intérêt de nous fâcher. Puis-je me permettre ? Vous me semblez différente..., plus joyeuse que lors de notre dernière rencontre. Votre robe est jolie, elle vous va bien et vous met en valeur. Avec vos chaussures, vous ressemblez à une étudiante.
Elle le regardait d’un air dubitatif, se demandant pour quelle raison l’éditeur voulait absolument la voir aussi rapidement. En même temps, elle était surprise qu’il prenne la peine de s’intéresser à sa tenue vestimentaire. S’entendre traiter d’étudiante à quarante-trois ans faillit la faire éclater de rire. Ce barbon cacochyme ne s’intéressant qu’à ses rentrées d’argent, elle ne pouvait l’imaginer une seconde faisant un compliment.
— Une étudiante ? Vraiment ? Je veux bien, même si l’on retire les années de nourrice, le compte n’y est pas. Et si vous me disiez de quoi il s’agit vraiment. À partir de ce moment, nous pourrions en discuter. Qu’en pensez-vous, monsieur Bouillon ?
— Heu..., c’est-à-dire que..., justement..., il faudrait apporter certaines modifications dans la rédaction pour être dans l’air du temps.
— Ha ha ha ! Même pas en rêve. Comment pouvez-vous imaginer une seconde que je suis d’accord ?
— Pourtant... hem, je vois que cette petite idiote ne s’est pas trompée.
Elle avait le sentiment que cette réponse ressemblait à un aveu. Gaëlle était contente de le voir se débattre pour trouver une ...