Le colis - Histoires de Sexe

Le colis

... la suite du parcours au sein de cette résidence cossue où elle habitait depuis deux années maintenant.

C’était une femme relativement seule, mais que nous avions l’occasion de voir très souvent. Elle avait quelques amies, mais depuis le décès de son mari, elle n’avait pas véritablement retrouvé de vie sociale. Elle était souvent inquiète, menait une vie assez terne, je crois. Malgré tout, elle prenait soin d’elle, car je crois que c’est comme ça qu’elle avait appris à être femme. C’est une des règles qui émanait de son mariage : être une femme d’intérieur (elle n’avait jamais réellement travaillé), s’occuper de son mari, s’habiller correctement.

Elle avait ouvert la porte de l’appartement et je n’avais qu’à y pénétrer. Elle vint à ma rencontre, sortant de la cuisine.

— Rentre, rentre !
— Merci.
— Tu vas bien prendre un café ?
— Oui, pourquoi pas, dis-je avec renoncement.

Nous discutâmes de banalités pendant qu’elle préparait les cafés (elle m’accompagnait). Son petit-fils, sa fille, le temps, mon travail…

Puis elle m’invita à m’asseoir dans le salon, dans son grand canapé noir où elle vint me rejoindre avec le plateau et les deux cafés. Je détestais le café trop chaud et devais donc attendre quelques minutes avant de tenter de le boire. Par ailleurs je trouvais son café – fait dans ces machines à expressos dégueulasses – toujours trop fort.

Après quelques courtes minutes de discussion sans but, elle pouffa et me dit :

— Il faut que je te raconte ...

... quelque chose qui m’intrigue.

J’acquiesçai.

— J’ai reçu un colis, lundi, avec un cadeau dedans, j’ai aucune idée d’où ça vient, de qui l’a envoyé… c’est bizarre non ?
— Il n’y pas de signature ? Ou d’adresse au dos ?
— Non, rien ! Enfin si, il y a une carte.

Elle se leva et partit vers un meuble situé à l’opposé dans le salon où elle se saisit d’une petite carte blanche qu’on trouve chez les fleuristes. Elle portait une robe-chemise qui finissait légèrement au-dessus des genoux et qui tenait à l’aide d’une ceinture.

— Tiens ! dit-elle en me tendant la carte.

La seule chose qui figurait sur la carte était cette formule laconique « J’espère que ça te plaira ».

— Et il y avait quoi dans le colis ?

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Il me demandait ce qui se trouvait dans le colis. Je fus un peu surprise par la question qui, même si elle était logique, m’amenait soit à lui montrer de la lingerie, soit à évacuer une discussion que j’avais entamée moi-même.

— De la lingerie, dis-je tout en essayant de rester relativement neutre.
— Ah.

Un blanc accompagna sa surprise et j’avais l’impression qu’il hésitait à dire autre chose. Il but un peu de café.

— C’est un peu bizarre non ?
— Bah oui !
— Tu as quelqu’un qui t’admire en secret ?

J’éclatai de rire puis je bus ce qui me restait de café.

— C’est indiscret, mais tu n’as pas quelqu’un ?
— Non, non, surtout pas.
— OK. Alors, je ne sais pas… il y a forcément quelqu’un. Je crois ...