1. Les étudiants, la Zouz et la Wesh (1)


    Datte: 21/08/2022, Catégories: Transexuels Auteur: peaceme91, Source: Xstory

    Debout près de la rambarde, j’ai allumé ma cigarette. J’ai tiré quelques bouffées, libéré un filet de fumée âcre, qui en se dispersant, me révéla que je n’étais plus seul à attendre le bus passant par le pôle universitaire. Devant moi se tenait tout le contraire d’une frappe.
    
    — Wesh ma poule, désolé pour le retard, je suis passé me prendre un grec au self.
    
    — Pas de problèmes, par contre, il me semblait que l’on ne disait plus « wesh » depuis la fin des années 1990.
    
    — Et tu y connais quoi toi, le petit bourgeois, au langage de la banlieue ? Ah, le bus arrive, vas-y, sois gentil et prends mon sac.
    
    Lorsque Nora était dans les parages, le monde avait tendance à tourner autour d’elle. Elle était tout ce que je ne pouvais pas supporter : une corpulence forte, toujours en jogging, sans compter sa fâcheuse habitude d’utiliser des « weshs » à la place des virgules. Et pire que tout, Nora était le genre de personne à toujours la ramener avec une voix forte. Bref, pour moi elle était l’opposé de ma conception de la féminité.
    
    Depuis le début de l’année universitaire, je tentais de l’éviter et d’avoir le moins à faire possible avec elle. Quelle ne fut pas ma surprise quand elle me proposa d’être son binôme pour l’exposé le plus important du semestre ! Je ne voulais pas, mais elle n’était pas le genre de personne à qui on dit non. Tandis que moi, à l’inverse, j’étais le genre de personne qui n’ose pas dire non. Ce jour-là, j’aurais dû prendre mon courage en main, m’affirmer ...
    ... et dire enfin « non »... Non, je ne veux pas faire l’exposé avec toi. Non, pour le travailler on ne va pas aller chez toi, mais à la bibliothèque universitaire. Non, je ne veux pas porter ton sac. Pourtant, j’étais dans le bus, à porter son sac en direction d’une obscure cité d’île de France.
    
    Après plusieurs minutes dans un bus surchargé et puant la sueur, nous sommes descendus et avons encore marché plusieurs minutes. Soufflante sous l’effort de marcher, Nora m’a guidé au milieu des tours, pour arriver chez elle, me prévenant qu’elle était seule pour la soirée. Puis après m’avoir offert le thé, elle s’est rendu compte qu’elle avait oublié sa carte étudiante. Nora m’a alors dit de l’attendre une heure ou deux, le temps qu’elle retourne sur le campus. Quelle blague, elle se moquait du monde et moi comme à mon habitude, je n’ai pas osé la critiquer et lui dire non, ça suffit, je rentre chez moi. J’étais donc tout seul au milieu de je ne sais quelle cité urbaine, assis sur le lit d’une fille presque inconnue.
    
    Soudain, mes yeux se sont portés sur le fauteuil de Nora. Dessus se dressaient un magnifique ensemble de lingerie sexy, et une magnifique robe noire. Lentement, j’ai touché la matière avec envie, puis je me suis ravisé, comme si la robe me brûlait.
    
    Les minutes passèrent et la tentation fut de plus en plus grande. Prudemment, je me suis levé pour vérifier que j’étais bien seul dans l’appartement. Puis lentement, j’ai détaché mes cheveux et fait tomber mes vêtements ...
«123»