Live and let die (9)
Datte: 20/08/2022,
Catégories:
Transexuels
Auteur: Mlle_Helened, Source: Xstory
Franck passa une semaine d’angoisse. La proposition d’Elizabeth et de son PDG hantait ses jours et ses nuits. Devenir une femme pour réussir sa carrière. On lui promettait un avenir radieux, à des années-lumière de ce qu’il avait pu imaginer. Mais est-ce que cela valait le coup ? Est-ce que sa carrière devait passer avant sa vie sociale et familiale ? Bon d’accord, pour le moment, il n’avait pas de vie sociale.
Mais sa famille ? Qu’allaient dire ses parents ? Son frère ? Déjà qu’il n’en ratait pas une pour se moquer, qu’est-ce que ça allait être lorsqu’il se pointerait en jupe ! Elizabeth lui avait dit qu’il ne devait pas décider en fonction de sa famille. Oui, mais quand même, c’était sa famille ! Il ne pouvait pas concevoir de ne plus la voir.
Il se repassait les questions et les doutes en boucle. Pour le moment, il ne cherchait même pas de savoir s’il serait convaincant en femme. Elizabeth lui certifiait que oui, mais il en doutait. De toute façon, il n’en était pas encore là.
Il appela sa mère comme il le faisait tous les mercredis. Et comme toute mère qui se respecte, elle sentit que quelque chose n’allait pas. Franck éluda la question en mettant ses angoisses sur le stress à cause d’un dossier important.
Le week-end arriva. Mélody l’appela le vendredi soir pour confirmer sa venue. Franck la rassura en lui disant qu’il arriverait vers dix heures.
Mélody l’accueillit avec sa salopette passée sur un débardeur qui semblait très échancré. Un café et des ...
... croissants leur donnèrent le courage de commencer. La deuxième chambre fut terminée en fin d’après-midi.
— Je t’invite au restau, annonça Mélody.
— C’est gentil, mais je n’ai rien prévu, s’inquiéta Franck.
— Tu es très bien comme ça.
Mélody l’emmena sur les bords de Seine, à Chatou. Franck comprit que cette invitation n’était pas un coup de tête lorsque Mélody annonça qu’elle avait réservé une table pour deux. Le maître d’hôtel les plaça sur la terrasse.
— C’est ici que Renoir a peint le « Déjeuner des canotiers », déclara Mélody.
Et effectivement, la reproduction accrochée au mur était une représentation fidèle des lieux. Seuls les personnages changeaient.
— Tu prends ce qui te fait plaisir. Tu ne regardes pas le prix. C’est moi qui invite. OK ?
— OK, capitula Franck.
Le dîner fut excellent. Mélody parla beaucoup d’elle, de son métier qui était alimentaire, de sa maison qui était dans la famille depuis cinq ou six générations et des travaux qui n’en finissaient pas, de ses parents qui avaient décidé de quitter la vie parisienne pour créer une chèvrerie en Provence. Mélody était fille unique, mais sa famille comptait beaucoup de membres. Les cousinades, organisées tous les cinq ans, rassemblaient pas moins de deux cents personnes.
Fidèle à elle-même, Mélody fit le trajet inverse sur les chapeaux de roues. Franck n’était pas plus rassuré.
— Bonne nuit Franck. A demain.
— Merci pour le restau. Bonne nuit.
Il attendit qu’elle sorte de la salle de ...