Serveur d'un soir (2)
Datte: 05/07/2022,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Maximalia, Source: Xstory
... utilisée, l’asphalte était encore visible sous la neige fondue. En revanche, il y avait bien 35 centimètres de neige sur les trottoirs, 20 centimètres sur les toits des voitures immobilisées.
Nous continuions de converser. Nous parlions de cette soirée, son service que j’avais trouvé génial... Il semblait heureux de mes compliments. Son sourire alterna avec une moue renfrognée dès qu’il devait se reconcentrer sur la route, la visibilité étant très mauvaise.
L’ambiance était néanmoins bien détendue, nous nous entendions à la perfection. Plusieurs fois, nous riions au diapason, moi le taquinant sur ses grimaces de concentration, lui, joueur, répondant à chacun de mes gestes. Je le poussais parfois, pour le déconcentrer un peu et faire encore changer son faciès plein d’expressions. Il riait. Prise dans le jeu, je posai alors machinalement ma tête sur son épaule charnue et rassurante. Intuitivement, j’accompagnais ce geste d’une main sur sa cuisse droite.
Après un temps, sans me dégager, il intervint gentiment :
— Sam... J’ai une copine depuis 1 an. Tu es vraiment géniale, mais mon cœur est pris.
Sa phrase faisait l’effet d’un couperet. J’étais stoppée nette dans mon audace. Le pire, c’est que mon envie pour lui en fut décuplée. Je retirai au ralenti ma main de son jean. Je pouvais sentir presque sa peau. Je m’imaginais nue, collée à lui. Comment pouvais-je penser cela alors qu’il me demandait d’arrêter et que j’obtempérais ? Je relevais aussi la tête de son ...
... épaule et regardais son visage concentré, mais tendre. Il jetait aimablement quelques regards du coin de l’œil, comme s’il scrutait ma réaction, espérant ne pas m’avoir blessée. J’essayais de profiter de ce contact uniquement lié par mon épaule contre son biceps. Je souhaitais qu’il dure le plus longtemps. Et je regardais son profil si bien ciselé, la buée, de moins en moins prononcée, accompagnant sa respiration rythmée. Ce qu’il était beau ! Un lion fort et puissant qu’on ne pourrait s’empêcher de caresser. Je reprenais donc ma position initiale de co-pilote, toujours absorbée par sa délicieuse présence. C’était physique.
Il aurait pu disposer de moi. Max me rendait folle, je lui ferais l’amour comme jamais. Je me serais laissée posséder toute entière.
La voiture freina sèchement en dépit de notre faible allure.
Il se tourna vers moi :
— C’est mort. La route pour La Calguière est totalement impraticable...
Je ne répondis rien. Quelle idiote, j’avais espéré qu’il stoppait la voiture parce qu’il avait changé d’avis... Qu’il me voulait !
Il voyait bien que j’étais toute fragile, déboussolée. Le rouge montait à mes joues. Décidément, le froid n’avait pas d’emprise sur moi ce soir.
Il semblait attendri, attentif :
— Je ne vais pas te laisser là. Viens chez moi pour la nuit. Mes parents ont une chambre d’amis.
Au milieu de sa phrase, mon cœur avait bondi. Mais sa conclusion avait fini de m’achever. Il n’y avait donc rien à faire pour le conquérir...
— Je ...