1. Le retour.


    Datte: 20/06/2022, Catégories: fh, Collègues / Travail amour, cérébral, nopéné, policier, Auteur: Patrick Paris, Source: Revebebe

    ... parlent.
    
    Sarah aperçoit l’ancien patron, il est dans un coin devant un verre de bière. Elle s’approche, il la reconnaît ou du moins il sait qui elle est depuis qu’elle est passée à la télévision :
    
    — Bonjour, vous me reconnaissez ?
    — Bonjour, tu es encore parmi nous, toujours ton enquête ?
    — Non, je suis juste venue voir ma sœur, je faisais un tour en ville.
    — Qu’est-ce que tu penses de cette nouvelle agression ? Tu crois Tony innocent ?
    — Je ne sais pas, il paraît qu’il sortait avec Camille.
    — Bah ! Vous étiez toutes amoureuses de lui, il en a bien profité.
    
    Galant, il ne fait aucune allusion. Mais il est curieux :
    
    — Si ce n’est pas lui, qui ça peut être ? Un homme de passage comme Michel Fourniret dont on parle tout le temps. Vous avez suivi cette piste.
    — Oui, bien sûr, mais il reste muet, et maintenant il est gâteux, il a perdu la mémoire. Aucune preuve que ça puisse être lui, son épouse qui raconte toujours tout nous a certifié qu’il n’y est pour rien. En plus, c’est un violeur, Camille n’a pas été agressée sexuellement.
    — Va savoir…
    — Ça, on le sait. Sinon beaucoup de personnes ont été mises en garde à vue comme Tony, tous les détraqués de la région. Nous n’avons rien trouvé.
    — Vous avez mal cherché, voilà tout.
    — Pourtant on a relevé l’ADN de tous les hommes de la ville, le tien aussi. Et seul celui de Tony a été trouvé sur les vêtements de Camille.
    — Je me souviens quand les gendarmes sont venus ici faire les prélèvements, nous n’étions pas ...
    ... fiers. Il peut y avoir une erreur ?
    — Peu probable. Mais j’ai du mal à croire que Tony ait pu…
    — Bah ! Tu le connais mieux que moi, me dit-il avec un petit sourire.
    
    Il est tard, je dois partir, Rachel doit m’attendre.
    
    En passant dans une rue sombre, un coup de feu claque, je comprends que c’est moi qui suis visée. Vieux réflexe, je me plaque au sol. Je ne vois personne. Cinq minutes après, la rue est noire de monde, une voiture de flics arrive, je reconnais mes anciens collègues.
    
    Déposition rapide au commissariat. Je n’ai rien vu, c’est incompréhensible, qui peut m’en vouloir à ce point ?
    
    J’en profite pour demander des nouvelles de l’agression de Jeanne et du dossier de Tony après les déclarations du procureur. Secret professionnel, on ne peut rien me dire. En sortant, un policier, avec qui j’avais sympathisé il y a deux ans, me souffle à l’oreille « Retrouve-moi au café de la gare dans une demi-heure ».
    
    Rachel attendra.
    
    En parlant doucement, mon collègue me confie que l’arrestation de Tony a arrangé tout le monde, on tenait enfin un coupable.
    
    — Mais l’ADN ?
    — Oui, l’ADN sur le chemisier, c’est troublant. Tony n’avait pas d’alibi ce matin-là. Les preuves sont minces, et Tony clame toujours son innocence. Je pense que les magistrats l’ont renvoyé devant la cour d’assises pour s’en débarrasser, au juge de décider s’il est coupable ou non.
    — Et Jeanne ?
    — C’est le grain de sable. Elle a été agressée comme Camille, difficile de croire à une coïncidence. Je ne ...
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