1. Fin du monde (1)


    Datte: 18/06/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Nkari, Source: Xstory

    ... toi ?
    
    Elle lui répondit à contrecœur par peur d’avoir à trop se livrer. Même si elle ne lui faisait pas totalement confiance, elle continuait pourtant de le suivre. Ils marchèrent longtemps parmi la vermine qui courait entre leurs jambes avant qu’Éric décide qu’il était temps de ressortir.
    
    Ils remontèrent à la surface, et une nouvelle fois le soleil éblouit les yeux de Sasha. Elle jeta un coup d’œil circulaire mais ne reconnut pas l’endroit où elle se trouvait. C’était mauvais : en cas de fuite, elle ne saurait pas où aller et pourrait se retrouver piégée dans une ruelle sans issue.
    
    Dans le ciel, la Lune semblait encore plus grosse que tout à l’heure. Éric lui tendit la main et lui fit signe de la suivre. Elle hésita.
    
    — Viens, nous avons de la nourriture.
    
    Son estomac ne pouvant refuser cette offre, Sasha décida d’accorder sa confiance au jeune homme. Elle détailla un peu plus son visage. Il n’avait pas l’air aussi effrayant que les autres. Des traits fins, des lèvres minces et un regard sincère. Il la mena vers un immeuble. Sasha fut prise d’horreur et de dégoût à la vue d’un cadavre écrasé sur le toit d’une voiture.
    
    — Oui, je sais, reconnut Éric. J’étais là quand il a sauté du septième. Beaucoup ont fait le même choix que lui. Parfois, je me dis qu’ils ont eu raison. À quoi bon continuer à vivre ? Entre là.
    
    La question resta en suspens. Il poussa la porte de l’immeuble et la fit entrer. Après un long couloir sombre, Éric frappa quatre coups longs sur ...
    ... une autre porte ; un bruit de verrou se fit entendre et la porte s’ouvrit sur une large brute épaisse comme une montagne. Impressionnée, Sasha recula d’un pas. L’homme la scruta d’un regard dur. Ses traits, son crâne rasé, son immense barbe poivre et sel et ses bras costauds et tatoués n’inspiraient pas confiance : il lui rappelait les types du magasin. Il se poussa tout de même pour les laisser entrer. Sasha suivit de près Éric et resta derrière lui.
    
    Sur un canapé délavé, une vieille femme, les cheveux gris ébouriffés, gesticulait comme prise d’une crise de folie. Le grand barbu se précipita sur elle et tenta de la maintenir. Éric se dirigea vers une table pour vider le contenu de son sac. Quelques boîtes de conserve, des fruits secs et des plaquettes de médicaments s’étalèrent. Un type – dernier élément de ce petit groupe – surgit d’un recoin sombre pour s’approcher de la table. Il remarqua la nouvelle venue, lui sourit et tendit la main.
    
    — Salut. Moi, c’est Ludovic, se présenta-t-il d’une voix sympathique.
    
    Sasha lui serra timidement la main, un peu rassurée par le ton chaleureux de l’homme. Il présentait bien : un beau costume, des cheveux blonds bien coiffés et un menton rasé de près rappelaient la civilisation qui avait précédé la chute.
    
    — Bon, tu nous ramené quoi de beau ? demanda-t-il à Éric.
    
    — Ce que j’ai pu trouver. J’ai réussi à avoir des médicaments pour la fièvre.
    
    À ces mots, le grand barbu grogna, se précipita vers la table en manquant presque de ...
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