1. Chroniques d'un amant (1)


    Datte: 25/05/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Alescritorex, Source: Xstory

    ... redresse et avec une gestuelle qui m’est presque inconnue, m’installe à une table.
    
    Elle arrive, enfin ! Elle me sourit, me fait la bise, sa main sur mon dos, puis se pose face à moi sans me lâcher des yeux.
    
    — Tu ne m’as pas attendue trop longtemps j’espère ?
    
    — Non non, tout va bien !
    
    Elle est grande, en fait, avec ses talons, elle est même plus grande que moi. C’est la première fois que je la vois maquillée et habillée de la sorte. Ma chemise « Kiabi » fait tache ici.
    
    Je ne sais pas quoi faire de mes mains, je suis distrait, j’observe les autres pour comprendre comment tenir ce genre de verres à cocktail. J’acquiesce à chacune de ses phrases sans même les écouter, heureusement qu’elle est bavarde.
    
    Le serveur me regarde, les gens autour me dévisagent, du moins c’est mon impression, mais c’est peut-être moi qui les dévisage, bref. On a fini nos verres. On sort, je respire enfin !
    
    Un Taxi attend Farah dans la rue. Il est tard alors elle me propose de profiter de celui-ci. J’accepte en indiquant une fausse adresse, je ne voulais pas qu’on me voie rentrer comme ça.
    
    *
    
    Ce genre de sorties se sont multipliées les semaines qui ont suivi. Souvent, elle m’appelle vers 19h pour un verre à 20 h. On mange même ensemble parfois. C’est toujours elle qui invite. Elle me raconte sa vie de femme d’affaires et moi j’écoute. Parfois, elle me parle même de son mari, un passionné de sport nautique, un peu beauf on dirait. Elle ne le voit que quelques jours par semaine. ...
    ... Elle, son truc c’est plutôt la mode, et les jeunes hommes aussi, vu comment elle regarde les fesses du serveur.
    
    Un jeudi soir, elle m’appelle, vers 22 h, un horaire inhabituel. Elle m’explique que ce week-end, elle doit partir à un séminaire à Oslo. « On annule notre sortie de vendredi donc ? » demandais-je. C’était devenu une habitude. Mais elle me répond que justement, elle avait pensé à m’inviter à ce week-end à l’étranger.
    
    — Mais comment ça ? À Oslo, mais je n’ai même pas de passeport ou quoi que ce soit !
    
    Je n’étais en effet jamais sortie de France, hormis un voyage scolaire à Londres quand j’avais quatorze ans.
    
    — Pas besoin de passeport, Oslo c’est l’Europe voyons. Allez, je t’emmène ! Un chauffeur passe te chercher demain à 15h, c’est OK pour toi ?
    
    Je n’y croyais pas, j’accepte évidemment, je ne peux pas refuser ce genre d’invitation.
    
    L’urgence c’était de trouver une excuse, pour mes parents, mais aussi pour mes potes. J’allais disparaître tout un week-end pour aller à Oslo bordel ! Je n’y croyais toujours pas. Il était hors de question que j’annonce à ma mère que je partais en week-end avec une femme de presque son âge. Je n’aurais pas su quoi répondre à ses demandes d’explication. Je ne savais pas moi-même ce que j’allais faire là-bas.
    
    Bon, ma valise est prête. Pour mes parents, je suis chez un ami, et pour mes potes, je suis malade au fond de mon lit. Me voilà à l’aéroport. Le chauffeur me dépose et me passe une enveloppe de la part de Farah. ...