1. Levons l'ancre


    Datte: 06/05/2022, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Captain, Source: Hds

    ... dizaine de minutes que dura le voyage jusqu’à son bâtiment. Il voyait grandir son navire au fur et à mesure qu’ils approchaient. Son gréement dressé fièrement comme une forêt, sa coque parfaitement carénée et ses peintures luisantes faisaient de la Terpsichore le plus beau navire stationné dans la rade.
    
    Le canot passa devant la figure de proue, jeune femme fièrement dressée à l’épaule dénudée tenant délicatement une lyre entre ses mains. Elle était magnifique. Matthew ne put s’empêcher de lui sourire.
    
    Le canot crocheta, et le capitaine Anderson escalada l’échelle de coupée. Les sifflets de la garde d’honneur l’accueillirent selon les usages. Son second, le lieutenant Hicks, se porta à sa rencontre.
    
    - Tout est prêt monsieur, nous pourrons lever l’ancre dès que vous le souhaiterez.
    
    - Parfait monsieur Hicks, à vous le soin.
    
    Anderson alla se poster sur la dunette pour apprécier la manœuvre. Son second, le porte voix à la main, dicta ses ordres. Des hommes se précipitèrent dans le gréement tandis que d’autres, au cabestan, faisaient remonter l’ancre. Le navire s’ébranla doucement. La brise était bonne, les voiles ne tardèrent pas à se gonfler. Le lieutenant Dawson se ...
    ... présenta à son supérieur en saluant.
    
    - L’ancre est levée commandant.
    
    Dawson avait passé plusieurs jours à terre avec un détachement de presse pour recruter des hommes. Les détachements de presse écumaient régulièrement les villages afin de rafler des futurs marins pour gonfler les rangs toujours plus clairsemé des navires de Sa Majesté.
    
    Les préoccupations du navire ne devaient pas être les seules que le lieutenant avait en tête car Anderson aperçut une tâche dans le cou de son officier. Dawson ne put s’empêcher de tirer sur son écharpe afin de dissimuler son suçon. Il rougit et toussota avant de disparaitre sous les yeux amusés de son supérieur.
    
    Le navire s’éloignait doucement. Anderson saisit une longue vue dans le râtelier et la braqua sur le port. Il repéra l’auberge et la fenêtre de la chambre. Il était déjà trop loin pour voir les détails mais il distingua sans problème une silhouette pâle qui regardait la Terpsichore quitter la rade. Il l’imaginait nue, enveloppée dans le drap du lit. Il passa la langue sur ses lèvres, il avait encore son goût en bouche. Il ferma les yeux, emportant avec lui le souvenir de leur dernière étreinte.
    
    Pour toujours…et à jamais… 
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