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C'est donc cela le naturisme (7)
Datte: 03/05/2022, Catégories: Gay Auteur: Etrenu, Source: Xstory
7- Incubation. Je marche le long du port, d’abord en fantasmant tout en mangeant ma banane, puis en croquant dans ma pomme. De grands éclats de rire derrière moi. Deux couples hétéros se marrent comme des baleines. Ils m’ont l’air un peu bourrés. Un peu excités aussi. Cela va gémir chez eux cette nuit ! Le sommier va grincer ! Je jette mon trognon dans une poubelle. Je regarde autour de moi, cherchant inconsciemment un visage que je pourrais connaître. Mais je ne connais personne ici. Personne ; à part Octave. Je regarde ma montre. Onze heures moins cinq. Octave... Rendre ce qu’on m’a donné... Jouir encore... Et surtout être nu ! Être nu avec un autre garçon nu ! Oui. J’ai envie de coucher avec Octave. Pour être nus ensemble. On verra bien ce qu’on fera. Peut-être rien. Peut-être une simple gâterie. Peut-être un plaisir plus profond. Je m’en fous. Je veux juste être nu avec lui. Le regarder, l’admirer. Le laisser me regarder, m’admirer. Et le caresser. Et me faire caresser... Onze heures moins deux. Trouver l’adresse. Enfin, mon GPS m’indique où est son restaurant. Je prends mes jambes à mon cou. Je fais trente mètres. Merde, je suis parti dans le mauvais sens. Mais comment fait-on avec un GPS pour trouver immédiatement la bonne direction ? Je repars dans l’autre sens. Je bifurque à droite ; puis la seconde à gauche. Je vois une place au loin. J’y débouche en soufflant bruyamment. Rien. Pas de restau. Si, juste derrière moi, sur ma ...
... gauche. Restaurant « les barcasses ». C’est bien cela. C’est là qu’il m’a dit qu’il bossait. Je regarde ma montre. Onze heures huit. Aïe. Pourvu qu’il ne soit pas parti ! Je regarde par la vitrine à l’intérieur. Il ne reste qu’une demi-douzaine de tables d’occupées. Ils ont soit fini, soit en sont au dessert. Un serveur. Une femme derrière le bar. C’est tout. Le restaurant a quand même l’air grand. Cinquante tables ? Je passe et repasse devant. Je vois une petite porte ouverte. Du bruit au fond. Sans doute le couloir donne-t-il accès à la cuisine. Je suis tenté d’y pénétrer. Mais je n’ose pas. Si je tombe sur quelqu’un, que pourrais-je dire ? « Je cherche Octave. Est-il là ? ». Mais ce serait risquer de le griller. A cette heure-là, avec mon look, un type perspicace pourrait deviner ce que nous comptons faire ensemble. Combien de temps s’écoule-t-il ? Dix minutes ? Un quart d’heure ? Je suis trop con. A rester là d’abord. Sans oser entrer. A espérer. Juste une pipe d’un jour. Que crois-tu ? Qu’il est tombé amoureux de toi ? Une voix enjouée dans mon dos me fait sursauter. — Tu es super mignon à tourner autour de mon restau ! C’est gentil d’être venu... Je me retourne. Octave est là. Plus petit que je ne l’imaginais. L’air fatigué aussi. Brun. Très brun. Poilu. Très poilu. — Oui, je... — Tu as perdu ta langue en plus ? Dommage ! Elle est très habile ! Je te regarde tourner autour du restau depuis un petit moment. J’avais peur que tu ne partes avant que je ne puisse ...