Sentence irrévocable
Datte: 22/04/2022,
Catégories:
ff,
ffh,
forêt,
Voyeur / Exhib / Nudisme
photofilm,
Oral
jeu,
Auteur: Myo, Source: Revebebe
Ils sont encore huit.
La nuit a été fraîche, humide. Les palmes tressées protègent de l’essentiel, de la pluie fine, mais n’épargnent pas les sacs de couchage ni les sweat-shirts à capuche, qui deviennent lourds et poisseux, gorgés d’humidité.
Quand le soleil finit par poindre, ils sont engourdis et peu reposés, mais soulagés de ne bientôt plus avoir froid. Une nouvelle journée commence. Déjà, la présence des cameramen et des perchistes autour d’eux dissout le sentiment de solitude qu’entraîne chaque nuit l’inconfort. Quand on tue les heures à imaginer désespérément son lit, son foyer, son conjoint, ses enfants…
Alors, commence l’attente. Celle de l’eau qui bout pour cuire le riz. Celle pour vider le contenu fade de la noix de coco creusée en bol, bouillie ingurgitée sans joie, pour calmer le ventre. Plus que huit, ça veut dire qu’ils mangent enfin à leur faim, et c’est déjà bien. Puis l’attente de la bouteille et de son message sibyllin : quelle épreuve aujourd’hui ? Quelle récompense ? Quels choix stratégiques devront-ils faire ? Qui trahir, que dire à chacun, comment mener sa barque au plus près du terme, avec pour sempiternel horizon le seul jour suivant.
Huit : cinq femmes, trois hommes. Un ratio étonnant à ce stade de l’aventure. C’est que ce n’est pas une saison comme les autres. Cette fois, la chaîne joue sur deux tableaux, comptant sur une rentabilité supplémentaire d’un programme déjà phare. Deux horaires de diffusion, deux scénarios, mais les mêmes ...
... joueurs et le même contexte. Côté pile, jeux d’adresses et de force physique, alliance du moral et de l’affectif, maintenir les amitiés, limiter les débordements, s’assurer la sympathie de tous et jouer au mieux chaque fois. « Au mérite. » Côté face…
Isabella est partie au point d’eau, cette cuve dans la forêt que l’un d’entre eux a fièrement dénichée, le premier jour. Elle porte les huit gourdes en métal reliées par un bâton. Un cameraman la suit de près. Lorsqu’elle se baisse avec la première gourde, elle garde les jambes bien tendues et creuse les reins, faisant saillir son cul. La pose n’est pas naturelle, et moins encore confortable, mais elle est efficace. Le cameraman est prêt, à son poste, ne manque pas l’angle. Isabella se redresse lentement, porte la gourde à ses lèvres et boit à longues gorgées, non sans maladresse calculée : son haut clair est maintenant mouillé, ses seins nettement visibles sous le coton fin. Elle passe une main sur son décolleté, comme pour en chasser les gouttes de sueur. Elle ne regarde pas la caméra, elle sait trop bien ce qui sera gardé au montage. Elle ne dit rien, d’ailleurs le perchiste ne s’est pas donné la peine de les suivre. Quand un joueur s’éloigne seul du groupe, il est rare qu’il ait besoin de se déplacer.
Isabella se demande si le moment est bien choisi pour ôter son débardeur, mais elle sait aussi d’instinct que les images retenues ne devront pas sembler trop gratuites. Même à minuit et demi, le spectateur de la chaîne attend ...