1. Adrien, emporté par la vague ! (3)


    Datte: 19/04/2022, Catégories: Transexuels Auteur: pauline69, Source: Xstory

    ... ton "binôme de poubelle" Corentin, tu m’as pas dit qu’il t’avait posé la main sur la cuisse ?
    
    — Si, mais je ne vois pas le rapport et de toute façon il ne sera pas là.
    
    — Je suis certaine que si Mme DUVERT a vu son geste, elle l’aura invité. Tu l’as repoussé, sa main ?
    
    — Non, ça s’est passé trop vite.
    
    — Donc, lui comme elle, pensent sans doute que tu n’es pas farouche... allez j’y vais.
    
    Anaëlle m’embrasse et disparaît.
    
    Me voilà prête et j’avoue que ce que je vois dans le miroir ne me déplaît pas, bien au contraire, je me trouve plutôt mignonne. Je viens de repenser que je n’ai rien à emmener, à offrir, puisque j’ai un peu de temps, je passe juste aux toilettes puis sors au grand jour. Ça y est, Adrienne est bien vivante, à part sur la descente d’un trottoir où je fus un peu chancelante, la marche en escarpins ne me pose pas de soucis.
    
    Je croise des personnes, j’ai l’impression que tout le monde me regarde, mais en me retournant, je vois que je fais vraiment illusion.
    
    J’achète un petit bouquet de fleurs, ma voix un peu éraillée par le stress ne choque pas la vendeuse, cela me met en confiance. Je file chez un caviste, je vois qu’il mate un peu ou plutôt beaucoup "sa p’tite dame" comme il dit, tout se passe bien aussi, ouf.
    
    C’est donc toute rassurée et épanouie que j’atteins le quai du métro. Assise dans le métro, je m’aperçois que je ne me tiens pas comme une femme, aussi j’essaye de croiser mes jambes. Trop compliqué, mon "service 3 pièces" ...
    ... bloque la remontée d’une cuisse sur l’autre. Je me contente donc de garder les genoux collés, mais même cela ce n’est pas évident. A un arrêt, monte dans le métro un homme qui ressemble à un ancien collègue de province, cela suffit pour m’envoyer un coup de stress.
    
    Intérieurement, je me dis, Adrien, ressaisis-toi, réveille-toi, en moins d’une semaine te voilà déambulant dans Paris en travesti, oh, mais où vas-tu t’arrêter. Tout se bouscule dans ma tête, j’arrive à ma station de descente, cela m’oblige à réagir et à bouger. Je gamberge toujours en remontant les escaliers, je me dis que tout un repas avec Mme DUVERT, ça risque d’être long, j’ai presque envie que Corentin soit là, même si Anaëlle m’a inquiété avec ce qu’elle m’a dit sur lui. Je ne me sens pas homo du tout, donc je ne sais pas si toutefois la prédiction d’Anaëlle était vraie, comment je dois réagir pour repousser ses avances sans le brusquer.
    
    Je suis de retour à l’air libre à 2 rues de ma destination quand j’entends "Adrienne", je me retourne, c’est Corentin, mais comment m’a-t-il reconnu, moi qui pensais vraiment faire illusion.
    
    Il s’approche et directement me fait la bise.
    
    — Mais comment m’as-tu reconnu ?
    
    — Je t’avais entendu parler perruque avec Mme DUVERT et donc je ne sais pas pourquoi, j’ai senti que cela pouvait être toi et après tes mains t’ont trahi.
    
    — Mes mains ?
    
    — Oui les seules choses qui font encore masculines chez toi.
    
    — Oh zut, de ce fait, je ne sais plus où les mettre. On y ...
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