1. Histoire des libertines (77) : Beauvoir et Sartre, couple poly-amoureux ?


    Datte: 17/04/2022, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... même avec l’épouse de ce dernier.
    
    L’AFFAIRE SOROKINE
    
    Simone de Beauvoir est à nouveau suspendue le 17 juin 1943, à la suite d'une plainte pour « excitation de mineure à la débauche », déposée en décembre 1941 par la mère d'une autre de ses élèves, Nathalie Sorokine (1921-1967). La plainte aboutira à un non-lieu, mais elle est définitivement révoquée de l'Éducation nationale. Réintégrée en 1945, elle n’enseignera plus jamais.
    
    Simone de Beauvoir décrit dans ses mémoires une relation de simple amitié avec cette élève. Elle écrit en outre que l’accusation de détournement de mineur, mensongère, est une vengeance de la mère de cette élève à la suite du refus que lui aurait opposé Simone de Beauvoir d’user de son influence auprès de sa fille pour lui faire accepter un mariage avec un « parti avantageux ». Pourtant, la nature charnelle des relations qu'elle entretenait avec Nathalie Sorokine ne fait plus aucun doute aujourd'hui.
    
    LIAISONS PARALLELES ET PASSIONNEES
    
    Aux États-Unis, Beauvoir va rencontrer l'écrivain américain Nelson Algren (1909-1981). Pendant plus de 15 ans, ils ont une relation passionnée, relatée par elle dans « Les Mandarins » en 1954 et dont naît une importante correspondance ; les lettres que lui a écrites Simone de Beauvoir (plus de 300) ont été publiées par Sylvie Le Bon de Beauvoir, qui n'a malheureusement pas eu l'autorisation de traduire et de publier celles de Nelson Algren. Simone de Beauvoir est enterrée avec l'anneau de Nelson Algren à son ...
    ... doigt, ce qui prouve que celui-ci était bien davantage qu’une relation « contingente »
    
    Après avoir découvert la passion intellectuelle à 21 ans, le Castor découvre la passion charnelle à plus de 40 ans, avec Nelson Algren. Pour lui, elle s’expatrie des mois aux Etats-Unis. Sartre n’en dit rien, ou plutôt fait mine de se moquer de cette « amourette ». Mais le rival est sérieux, il le sait. Nelson Algren est aux antipodes de Sartre : beau, passionné charnellement, viril, il assume au grand jour sa possessivité.
    
    La publication de cette correspondance avec Algren provoquera le rejet de certains féministes, qui ne retrouvent pas la femme libre qui leur a servi d'icone, mais une Simone de Beauvoir qui a « biaisé sur sa bisexualité, construit littérairement avec Sartre un couple mythique, ou plutôt une mystification, triché en construisant par omission dans son œuvre mémorielle une image d'elle non conforme à la vérité », comme l’écrit Annabelle Martin Golay (voir la bibliographie)
    
    En 1954, elle obtient le prix Goncourt pour « Les Mandarins » et devient l'un des auteurs les plus lues dans le monde. Ce roman qui traite de l'après-guerre met en lumière sa relation avec Nelson Algren, toujours à travers des personnages imaginaires.
    
    Algren ne peut plus supporter le lien qui unit Beauvoir à Sartre. Celle-ci ne pouvant y mettre un terme, ils décident de rompre.
    
    De juillet 1952 à 1958, elle vivra une autre relation passionnée avec le journaliste et cinéaste Claude Lanzmann ...
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