La Coloc' (45) - Histoires de Sexe

La Coloc' (45)

L’atmosphère est un peu étrange. Après ce déferlement de jouissances, ces corps exposés devant des caméras qui promettent aux images de faire le tour du monde sous des regards anonymes curieux et gourmands, et les manifestations de désir bien réelles de l’équipe de tournage qui se confondent avec les scènes filmées, les frontières entre la réalité et l’imaginaire sont abolies.

Alexandre me caresse sous la douche et me parle comme si nous étions seuls au monde et pourtant je sens la présence surchargée de virilité de Joël et Manuel, qui, bien que repus de s’être vidés dans la chatte poilue de l’un et de l’autre, me semblent encore brulants de désir. Et mon esprit vagabonde et commence à imaginer ce film dont nous serions les protagonistes tel qu’imaginé par Alexandre et Adrien, son complice de cul et de cinéma. Je vois à travers la vapeur des douches que Manuel doigte doucement son partenaire de scène qui n’est donc pas rassasié par ce qu’il vient de recevoir entre ses très inspirantes fesses poilues.

Je me sens en dehors de moi même. Je n’ai plus de repères. Ce basculement dans le monde du porno m’attire terriblement mais j’ai l’impression de ne plus être moi même. Si je consens à tourner à visage découvert, c’est la fin de ma carrière au ministère, des amis qui vont me découvrir, peut-être me juger, se détourner…et peut-être une vie que je ne maitriserai plus. Mais je sais qu’au fond de moi, ma queue me dirige du matin au soir et je ne vis mes relations sociales ...

... qu’avec l’idée de rencontrer un mec baisable. Cette idée de vivre en colocation n’était pas autre chose que la réalisation d’un fantasme. Nicolas qui a la même vision et les mêmes pulsions que moi ne nous a pas choisis au hasard, Marc et moi. Et il a fallu, ironie de l’histoire que tout arrive par l’intermédiaire de Marc, le seul hétéro de la bande, que nous avons cependant rapidement mis sur le droit chemin. C’est cette colocation qui est à l’origine de tout et je sais qu’au fond de moi je ne regrette rien.

Ces photos à poil avec Manuel et Marc derrière l’objectif n’étaient que le signe annonciateur de la suite. J’avais envie que d’autres me voient nu, que des mecs se masturbent en regardant ma queue, qu’ils giclent en admirant mon pénis, offert, au repos ou dur et enfoncé dans une bouche accueillante ou une chatte velue. Je voulais exister comme un objet, être un corps assumé et exhibé. Alors, que vais je décider ? faire de ma vie un plan cul permanent, jusqu’à l’overdose et finir sans personne à aimer, ou peut-être au contraire trouver dans ce monde du porno le garçon qui sera mon but dans la vie ? Comprendre, alors que je serais enfoncé au fond de son anus bien chaud, que celui qui aspire ma queue au fond de lui est l’homme de ma vie ?

Je pensais aimer Nicolas, et je sais que je ne me trompe pas totalement. J’aime sa soif de sexe permanente, son attitude dans la vie uniquement tournée vers le but de mettre un mec dans son lit le soir. J’aime sa façon de jouer avec moi et ...