1. Le jeu de la séduction et de la mort (4)


    Datte: 14/08/2018, Catégories: Divers, Auteur: Erika Sauw, Source: Xstory

    ... euros et soixante-dix-huit centimes sur son compte.
    
    — Donnez-moi votre numéro. Je vais vous transférer ce que j’ai, annonça-t-elle.
    
    Le jeune homme en fut très heureux et chercha des yeux un endroit où amener Maylis, mais pour cela, il n’y avait guère que les toilettes et elles n’étaient pas confortables du tout.
    
    — Asseyez-vous ici, dit-il en désignant un siège à bonne distance du vieux couple. Je vais vous...
    
    — Non, je vous offre cette somme parce que je n’en ai plus besoin. Dès ce soir, je vais accumuler les dons. Et puis, il nous reste trop peu de temps.
    
    Maylis se dirigea vers un distributeur de boissons et prit un verre d’eau gratuit. Le jeune homme la regarda boire en devenant de plus en plus intrigué. De quels dons parlait l’inconnue ? Elle portait une robe à deux euros, mais lui avait fait un cadeau généreux et elle avait les moyens de monter dans un taxi.
    
    — Tu es une putain qui a été invitée chez un client ? supposa-t-il.
    
    — En quelque sorte.
    
    — On dirait que tu as reçu du sperme dans les cheveux.
    
    Il avança une main sur la tête de Maylis et toucha sa chevelure.
    
    — Oui, je viens de me faire arroser, confirma Maylis.
    
    La fille aux seins nus la regardait avec des yeux ronds et elle avait attiré l’attention du vieux couple.
    
    Maylis considéra qu’ils étaient des collègues. Tom avait eu raison de lui ...
    ... faire comprendre qu’elle allait basculer dans l’univers du sexe. Elle pouvait également ne pas monter dans ce taxi, car elle n’avait signé aucun contrat, jeter sa robe et prendre entièrement nue la direction des beaux quartiers. Elle avait la certitude de retrouver, avant la fin de la soirée, deux ou trois fois la somme qu’elle avait versée au jeune homme.
    
    Sa vie serait simple et sans risque : avaler du sperme ou s’en faire barbouiller, avoir les seins triturés et se faire pénétrer par le vagin et l’anus, accepter parfois des activités plus violentes. Peut-être certains clients s’attacheraient-ils à elle et lui offriraient-ils des bribes de vie de couple ? Clotilde et ses autres amies lui pardonneraient sans doute d’avoir reculé devant la possibilité d’une fin atroce.
    
    Mais ce serait une voie sans issue et Maylis savait qu’elle n’avait plus le choix.
    
    Un sifflement tomba du ciel et se transforma en un bruit de réacteurs qui emplit la salle bien qu’elle fût insonorisée. Les conversations devinrent impossibles. Un appareil blanc comme un cygne, plus grand qu’un taxi ordinaire, se posa sur la plate-forme, puis le silence retomba.
    
    — Il faut que j’y aille, s’excusa Maylis. Regardez vos écrans si vous voulez savoir ce qui va m’arriver.
    
    Elle dut s’identifier une deuxième fois pour quitter le bâtiment et monter sur la plate-forme. 
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