Sept huit neuf - Histoires de Sexe

Sept huit neuf

... D’ailleurs qu’est-ce que je n’adore pas faire à ma femme ? Bonne question !

— Bonjour à vous ! Puis-je me permettre ?

Je sursaute, Lola aussi. Un homme à lunettes d’une bonne quarantaine d’années, en jean et chemise noire, est debout face à nous, une petite sacoche en bandoulière.

— Je ne vous ai pas fait peur, je l’espère ?
— Un peu surpris, je le reconnais.

S’asseyant sur son gilet noir, Lola ne se couvre pas pour autant la poitrine, je crois comprendre qu’elle trouve l’homme à son goût. A-t-il vraiment la quarantaine ? Son visage semble l’indiquer, mais sa chevelure est toute blanche. Avec le sourire, il répond :

— Désolé pour la surprise, mais qui ne risque rien n’a rien, n’est-ce pas ?
— Vous êtes bien l’une des rares personnes à nous avoir abordés…
— Tant mieux pour moi et tant pis pour les autres. Je me présente : Henri.
— Voici Lola, ma femme, et moi, c’est William.

Toujours debout, il s’incline vers ma femme :

— Bonjour Lola. Puis-je me permettre de vous féliciter pour cette adorable transparence, ainsi que pour votre mignonne absence de culotte ?

Curieusement, Lola rougit :

— Ah bon ? Vous avez vu ça aussi ?
— Il suffit d’avoir le bon angle. En tout cas, félicitations, vous faites les choses dans les règles de l’art.
— Vous êtes de la partie ?
— Plutôt celle de votre mari que de la vôtre. En tout cas, félicitations, vous êtes mignonne à croquer.

Elle sourit, se détendant visiblement :

— Merci beaucoup… vous aussi, vous n’êtes ...

... pas mal… ça doit être un plaisir de pouvoir vous contempler dans le plus simple appareil…
— Je vous remercie, mais je ne suis plus tout jeune, l’édifice n’est plus flambant neuf.
— L’édifice a de beaux restes…
— Est-ce que l’édifice peut planter ses fondations à vos côtés ?

Lola m’interroge furtivement du regard. Pour ma part, je n’y vois pas d’inconvénient. Elle répond aussitôt désignant l’herbe à côté d’elle :

— Allez-y…
— Merci, le spectacle sera meilleur, vu de plus près.

Lola se met à rire doucement comme une collégienne. Elle a toujours été sensible aux compliments délivrés d’une façon assez directe, surtout s’il vienne d’un homme assez posé, mais directif. Henri s’assied posément face à ma femme afin de mieux la mater, c’est flagrant. Voici au moins un homme qui n’a pas honte de ses penchants.

Je reprends momentanément la main en demandant :

— Vous semblez plutôt à l’aise, Henri. Vous êtes de la partie, comme vous sembliez l’indiquer tout à l’heure ?
— Ma femme faisait la même chose que la vôtre, et j’avais le même rôle que vous. Mais ces derniers mois, elle s’estime trop vieille pour continuer comme avant, sauf une fois de temps à autre.
— Votre femme faisait de l’exhib, elle aussi ?
— Oui, nous avons écumé la région. Il faudra un jour que j’écrive nos souvenirs, il y aurait de quoi raconter, même si parfois on risque de ne pas nous croire tellement certaines situations ont été… comment dire… spéciales ou incongrues.

Ma femme répond à ma place ...