Les sauvetages de Kevin (9)
Datte: 05/03/2022,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Yojik, Source: Xstory
... nuit. Il était temps, en s’éloignant, elle se retourna une dernière fois vers son immeuble. Une voiture se garait en double file devant, Sami en sortit avec deux autres hommes. Un dernier restait au volant, le moteur allumé. Elle prit alors ses jambes à son coup et courut à perdre haleine. Ce n’est qu’au milieu de la nuit qu’elle se calma et chercha quoi faire. Elle n’eut qu’une idée, venir chez nous.
Kinga est défaite, détruite moralement. Anne-Sophie et moi ne sommes pas beaucoup mieux. Comment n’avons-nous pu ne rien voir ? Comment avons-nous pu nous cacher si longtemps la vérité ? Anne-Sophie et moi lui parlons, la rassurons. Mais c’est surtout ma copine qui a l’oreille de la jeune femme. Je prends un peu de recul. Quand finalement Kinga semble s’endormir plus ou moins dans les bras d’Anne-Sophie sur notre canapé-lit, je comprends que je vais devoir dormir par terre. Je m’aménage comme je le peux un lit de fortune et les écoute.
— Kini, tu es ma sœur, je t’aime. Je vais te protéger.
— Anne-So,sniff, je ne le mérite pas.
— Si, écoute, j’aurais sûrement... je serai là... pour lui.
Kinga se serre plus fort contre Anne-Sophie. Je m’endors malgré moi. Elles pleurent toutes les deux en silence. Elles ne vont plus tarder à me suivre.
Le lendemain, nous filons à la première heure chez les flics. Ils prennent tout de suite au sérieux l’histoire de Kinga. Ils lui conseillent de s’éloigner temporairement. Elle ira chez ses parents, pour aujourd’hui, elle reste ...
... encore chez nous. Le soir, c’est la même configuration. Je dors par terre, les filles se soutiennent l’une l’autre. J’ai vraiment l’impression que ma chérie est autant affectée qu’elle.
— Kev, je vais dormir par terre, me dit Kinga. Tu n’as pas à faire ça.
— Non, ça va, ça va. Et tu as besoin du réconfort d’Anne-So.
— D’accord, mais viens derrière moi. J’ai besoin de bras forts aussi.
Sa voix est si faible, si fragile que je ne peux lui refuser. Je me place derrière elle et prends les deux femmes dans les bras. De toute façon, je sens bien qu’Anne-Sophie en a besoin aussi. Kinga se détend progressivement puis s’endort. Anne-Sophie me sourit, ses yeux sont pleins d’amour pour moi. Je veux repartir sur ma couchette, mais Kinga tressaille et Anne-Sophie me retient. Je reste pour la nuit donc.
— Merci, tu es un homme parfait, me dit Anne-Sophie au matin.
— Non, ou alors juste pour hier soir, lui réponds-je.
— Tu l’es souvent d’après Anne-So, nous interrompt Kinga en sortant de la douche.
Elle a meilleure mine ce matin. Mais ce n’est pas la grande forme.
— Vous vous êtes dit quoi ?
— Des choses...
La réponse de ma compagne me fait dire que je n’ai pas à le savoir. Et son regard planté dans le mien me confirme que je ne dois pas tenter d’en savoir plus. Les parents de Kinga viennent la chercher en fin de matinée.
***
Dans les jours et les semaines qui suivent, nous prenons souvent des nouvelles d’elle. Anne-Sophie fait presque tous les jours ...