1. De Benoit à Julie (2)


    Datte: 17/02/2022, Catégories: Transexuels Auteur: Sarah-63, Source: Xstory

    ... rue des Alouettes :
    
    C’est une ravissante maison avec un étage, entourée d’une barrière blanche. Je sonne à l’interphone du portail. Une voix féminine en sort :
    
    — Oui ?
    
    — C’est Benoit Tenu, pour M. Lagrange.
    
    — Entrez, c’est ouvert.
    
    Je pousse le portail, vais jusqu’à la maison. La porte d’entrée s’entrouvre, une dame d’un certain âge apparaît sur le seuil et me sourit. Elle est vêtue d’une blouse rose ; des gants de caoutchouc, un balai-brosse et un seau d’eau à la main. Elle devait être en train de faire du ménage.
    
    — Entrez, le professeur va arriver ; dans le couloir, 2e porte à droite, dit-elle en s’effaçant pour me laisser passer.
    
    — Bien, merci Madame.
    
    J’entre, petit intérieur douillet, beaucoup de bois. Vieux meubles comme chez mes grands-parents. Je traverse une entrée, un couloir, 2e porte entrouverte. Un petit bureau. Je pénètre à l’intérieur. Des chaises, un fauteuil, une table de réunion, un bureau sous la fenêtre, une bibliothèque aux livres bien rangés, tapis épais. Très confortable, rassurant, cela respire l’étude, la culture, le travail soigné.
    
    Des pas dans mon dos...
    
    — Bonjour jeune homme.
    
    — Je me retourne vivement.
    
    — Bonjour Mon..., et là, ma langue s’embourbe dans ma bouche.
    
    C’est le type des toilettes !!!
    
    Il me regarde, visiblement surpris par mon arrêt brutal :
    
    — Un problème M. Tenu ?
    
    Il n’a pas l’air de me reconnaitre. Je dois être rouge comme une pivoine. J’essaye de prendre sur moi. Vite !!!
    
    — Non, non ...
    ... M’sieur pardon, j’ai avalé de travers.
    
    — Pas de soucis mon garçon, veux-tu boire une tasse de café avant de commencer ? nous ne sommes pas des brutes, pas la peine de se jeter contre les murs.
    
    — Oui M’sieur, j’veux bien (en pensant que ça sera l’occasion de reprendre contenance)
    
    Il se tourne en direction de la cuisine et hausse la voix :
    
    — Marie-Ange, vous pourriez nous servir du café s’il vous plaît ?
    
    — Tout de suite M. Lagrange, j’arrive.
    
    — Bien, en attendant, nous allons nous assoir et parler un peu de ton dossier, après, nous fixerons les objectifs et la façon de travailler. Tu veux bien mon garçon ?
    
    — Oui M’sieur, bien sûr.
    
    Je commence à reprendre mon souffle après cette énorme peur.
    
    Ma salive a encore un peu de mal à passer, mais puisqu’il n’a pas l’air de me reconnaitre, ça devrait aller.
    
    Durant la matinée, nous mettons en place le programme de révisions. Dix jours de gros travail, mais d’après M. Lagrange « ça devrait le faire », il a ciblé mes lacunes et estime qu’elles sont « récupérables avec un peu de travail ».
    
    A 11h30, il me propose une pause pour déjeuner ; lui a du travail à poursuivre sur un projet personnel, mais nous devons nous retrouver à 14h devant la bibliothèque universitaire, afin d’affiner certaines recherches sur divers auteurs. L’après-midi se passe bien.
    
    2e jour, 8h30.
    
    Retour chez M. Lagrange, il m’a précisé la veille de sonner et entrer directement, sa bonne, Marie Ange, ne venant qu’un jour sur deux. Je rentre, ...