1. Carol, belle et dangereuse (4)


    Datte: 09/02/2022, Catégories: Lesbienne Auteur: Gentille75, Source: Xstory

    ... cannelle, une chorale de l’Armée du salut invitait à la générosité, un père Noël attirait des clients potentiels dans un magasin de jouets. La folie de la fièvre acheteuse gagnait les New-Yorkais pressés de dépenser leurs économies.
    
    – Lena ? Bonsoir, qu’est-ce que vous pouvez me dire au sujet duPink Velvet ?
    
    Le temps ne se prêtait guère aux mondanités à l’angle de Madison Avenue et de la 48ème Rue, et Cathy m’attendait. Un quadragénaire emmitouflé dans un grand manteau, les bras chargés de paquets, poussa la porte du snack-bar du pied ; la femme qui lui souriait à travers la vitre embuée resta assise à sa table, aucunement décidée à venir en aide au malheureux porteur frigorifié. Je me concentrai sur le rapport téléphonique, attentive ; le bureau du procureur possédait une source inépuisable d’informations complétée au fil des enquêtes des services de police.
    
    – Vous tenez une piste ? s’emballa Lena.
    
    – Peut-être, les étudiantes disparues en ont parlé à des amis avant de disparaître, et je ne crois pas aux coïncidences.
    
    De l’autre côté de la vitre embuée dans le snack-bar, deux lascars se prenaient le bec un peu trop près de Cathy, je laissai passer une ambulance pressée remontant l’avenue sirène hurlante, suivie par un véhicule banalisé.
    
    – D’accord, Lena, je vous recontacte dès que j’en sais un peu plus. Évitez de vous endormir au bureau.
    
    Le téléphone portable disparut dans une poche du blouson de cuir. LePink Velvet n’ouvrirait ses portes aux noctambules ...
    ... que dans trois heures, un laps de temps suffisant pour effectuer un repérage sérieux des alentours, après avoir pris soin de Cathy. La piste suivie depuis le milieu de l’après-midi menait à ce curieux compromis entre le club privé et la discothèque, un lieu fréquenté par une clientèle sélecte, majoritairement de riches businessmen japonais plutôt discrets ; l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 restait encore en travers de nombreuses gorges américaines.
    
    – Hé mignonne ! T’as du feu ? On va faire un tour.
    
    Pourquoi il se trouvait toujours un empêcheur de tourner en rond ! La bouche du voyou s’ouvrit sur un hurlement de douleur muet, à la recherche de l’air indispensable à sa survie, la cigarette échappa aux doigts désarticulés.
    
    – Fume pas, connard, c’est mauvais pour la santé.
    
    J’abandonnai l’individu désorienté à son sort, certaine qu’il aurait du mal à terroriser les femmes isolées ce soir.
    
    ♀♀
    
    Cathy fit le tour du pied-à-terre transformé en chambre d’étudiante, en réalité une planque utilisée par la brigade des stupéfiants.
    
    – Tu n’as pas beaucoup d’affaires.
    
    Si, ailleurs, au loft aménagé dans un atelier de couture désaffecté du Bronx, le plus au Nord des cinq quartiers de New-York. Les dealers avaient appris à leurs dépens que traîner dans le coin ne pouvait que leur attirer des ennuis ; depuis, les gamins jouaient au basket en toute sécurité dans la rue, ils n’avaient plus à faire un détour sur le chemin de l’école. C’était mon Amérique à moi, et ...
«1234...»