1. Speed dating


    Datte: 30/01/2022, Catégories: fh, hplusag, inconnu, Voyeur / Exhib / Nudisme pénétratio, amouroman, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... bagou. Il vendait des voitures allemandes et possédait plusieurs concessions. Très occupé, il me voulait disponible pour des sorties, des réceptions, etc. J’ai donc abandonné mon boulot. Mais très vite je me suis ennuyée : être la poupée que l’on sort du placard quand on a besoin de soigner son image, ce n’était pas vraiment mon truc. Alors je me suis remise à la musique et j’ai appris le dessin et la peinture, pour m’occuper. Et puis il a voulu se lancer dans la politique, encore moins mon truc. Nos rapports sont devenus aussi tendus que distendus. Ce qui devait arriver arriva, il a pris une maîtresse, enfin une attitrée parmi beaucoup d’autres. Et bien sûr, des gens bien intentionnés me l’ont fait savoir. Les milieux politiques sont terribles. Je suis très vite devenue la risée de ces dames plus ou moins proches de son cercle relationnel. J’ai demandé le divorce, preuves à l’appui. Je l’ai obtenu assez rapidement et sans négociation de sa part, à ses dépens. Il m’a donc laissé l’appartement que j’occupe et une pension alimentaire rondelette, qui me permet de vivre décemment. Alors j’ai poursuivi dans le domaine artistique, ça me plaît bien, et j’illustre des livres pour enfants et autres publications pour une maison d’édition. Ça me fait une activité intéressante, quelques revenus complémentaires et beaucoup de liberté. Je travaille chez moi, quand je veux. L’important est de livrer à la date prévue.
    — Pas mal tout ça, vous vous en sortez bien au final.
    — Oui et non. ...
    ... Oui sur le plan matériel, je n’ai pas à me plaindre. Non sur le plan moral. Mon ex-mari, pour préserver son image, a fait courir le bruit qu’il avait divorcé à cause de moi et de mes infidélités répétées. Ce qui fait que je traîne une réputation sulfureuse totalement imméritée. Et je ne peux rien faire contre une rumeur, sinon courber l’échine.
    — Ça, ce n’est vraiment pas chevaleresque de sa part.
    — Euh… Là, vous utilisez un mot qui ne fait pas partie de son vocabulaire ni du lexique politique.
    — Oui, bien sûr, je suis un peu vieux jeu et tellement éloigné de ce monde-là…
    — Croyez-moi, ça me fait un bien fou. Parce que la plupart du temps, je suis confrontée à deux catégories d’hommes. Ceux qui sont au courant et m’abordent en frétillant de la queue en se disant pourquoi pas moi, et ceux qui sont au courant et me traitent comme un déchet. Quant à ceux qui ne sont pas au courant, les autres se chargent vite de les informer : « Ah cette salope ? C’est l’ex du député. Y a bien que le train et toi qui ne soient pas passés dessus ». Sous-entendu, « moi, bien sûr je l’ai sautée aussi ! »
    — Pfff… C’est nul tout ça, il faut les traiter par le mépris le plus profond.
    — Oui, c’est ce que vous croyez. Mais ce n’est pas si facile et ça me pourrit la vie. Je ne sors plus, je ne vois plus personne, je vis dans une solitude totale en espérant que ça se calmera un jour.
    — Vous n’avez pas songé à déménager ? Aller loin d’ici ?
    — Si, mais ça non plus ce n’est pas facile. J’ai perdu mon ...
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