1. L'âge de jouir (5)


    Datte: 10/08/2018, Catégories: Hétéro Auteur: Jonas789, Source: Xstory

    ... finir dans les bras l’un de l’autre...
    
    Mais mon appartement est quand même assez loin.
    
    Typhaine lui répondit par un sourire voilé de dépit. Quand bien même elle aurait voulu vivre la suite de la soirée, la fatigue, ainsi que l’alcool avaient entamé ses réserves, rendant même sa volonté à l’évidence. Après l’avoir suivi en pleine nuit, elle aurait à peine la force de le chauffer, et s’endormirait sans doute avant même d’être nue... Ce qu’elle finit par lui dire alors qu’ils sortaient du bar, peu avant la fermeture. Elle avait guetté la déception ou la résignation dans ses yeux, mais sous les lumières criardes de l’enseigne, aucune des deux, juste un regard poli et un bref haussement d’épaules. Il comprenait tout à fait, et avait offert de la raccompagner jusqu’à ce que leurs chemins se séparent...
    
    Alors que le bus approchait ralentissait, Typhaine revoyait leurs deux silhouettes dans le silence tempéré des ruelles battues par le vent. Ils avaient continué à parler, sans trouver quoi se dire, mais en refusant de rester sur un silence. La jeune gothique avait gardé ses yeux sur lui tout du long, autant pour le voir la mater que pour distinguer son pénis à travers son pantalon. Le pas léger, il ne se privait pas de balancer un regard en arrière sur la courbure de ses fesses, qu’il semblait admirer bien plus que celle de la lune suspendue au-dessus de leur rencontre. Elle savait tout ce qui courrait dans son esprit, à ce moment-là, et qui courrait dans les esprits de ses ...
    ... anciens partenaires, et de sourds reproches émergeaient à la surface de sa conscience, comme elle se rappelait qu’eux les avaient réalisés, et que lui devrait attendre.
    
    Ce sentiment curieux, pour ne pas dire, absurde, se transfigurait maintenant en une fierté insolente qui répondait à la chaleur battant sur sa poitrine. Descendant par les portes automatiques, puis par la petite pente menant à l’immeuble, la jeune femme pianota sur l’écran de l’interphone, l’ardeur le disputant à la rêverie, comme elle retrouvait à chacun de ses pas le baiser de ce soir, qui, au fond d’elle-même, ne s’était jamais vraiment dissipé, mais n’attendait que de reprendre le point final de la soirée-là où elle l’avait laissé.
    
    Le troisième étage, la porte qui s’ouvre, et de retour, le cadre soudain de ses bras accostant sur ses épaules pour remonter vers les courbes de sa bouche alors que leurs lèvres se croisaient sans se heurter, mais fusionnaient doucement dans un bruit sourd. Le baiser du cœur de la nuit avait le goût du noir, la force de l’envie et la précipitation du regret. Celui-ci avait le goût planant du temps suspendu, de la liesse et de l’envie. Typhaine lança ses bras autour de son cou et eut presque envie de se mettre sur la pointe des pieds pour plaquer son corps contre le sien et tenter de rassurer son cœur, qu’il arrête de battre aussi vite. Elle ne l’avait pas vu plus de quelques heures, mais l’élan qui l’embarquait en sa présence lui semblait si familier qu’elle en oublia sur ...