Le maître du monde (1)
Datte: 10/08/2018,
Catégories:
Divers,
Auteur: Irina, Source: Xstory
... être une femme très forte que rien ne peut atteindre, mais en réalité, elle est hypersensible. Vous savez, elle ne s’est jamais pardonné la mort de ses parents. Elle se sent responsable. Ça la mine. Elle a cherché avec les « filles perdues » une sorte de rachat, mais il lui manquait quelqu’un pour l’apaiser, une âme sœur. Avec Danielle, elle avait trouvé quelqu’un qui lui ressemblait. Elles étaient très liées. Ce n’était pas de l’amour même si elles étaient amantes, c’était une amitié très forte, très intense, plus peut-être que de l’amour. La mort de Danielle l’a anéantie. Elle est au bord de l’effondrement. Elle ne fait plus aucun effort pour sa mutation vers le statut d’immortel au grand désespoir de la muse en charge de sa formation. Personnellement, je fais de mon mieux pour la soutenir, mais...
— Vous semblez la connaître étonnamment bien, dis-je, amusée.
— Euh... oui Madame. Lors de ma prise de fonction, elle m’a offert de... de partager sa maison... et... euh... oui, j’ai eu le temps de... de la connaître.
Philippe et moi échangeons un regard. Après avoir sorti sa tirade d’une voix marquée d’émotion, Vassili a rougi comme un étudiant pris en faute ! Et Zeus sait qu’un vampire a peu de sang en lui ! Pas besoin d’être un voyant pour deviner qu’il y a autre chose qu’une simple colocation entre ces deux-là...
Devant la tombe, Christelle sortit de son immobilité. Elle déposa la fleur qu’elle tenait, se retourna et nous découvrit. Aussitôt, un sourire ...
... chaleureux illumina son visage, et toute trace d’émotion disparut.
— Hello Chris, dis-je.
— Bonjour Christine, répondit-elle la mine réjouie. Comment ça va, ma grosse ?
— Peau de vache !!!
— Je plaisante ma chérie, tu es magnifique.
— C’est ça, essaye de te rattraper, dis-je faussement vexée.
Elle me claque la bise, me serre affectueusement dans ses bras. Elle est comme ça Christelle. Elle a toujours materné « ses filles » comme elle dit, et j’ai été l’une d’elles, je n’échappe pas à cette habitude.
— Comment va le bébé ? me demande-t-elle une main sur mon ventre. C’est pour bientôt ?
— Oh celui-là, vivement que je mette bas ! Ce petit salopiot est en train de refaire la déco intérieure à son goût. Il arrête pas de gigoter, je ne dors plus, je ne respire plus, je n’en peux plus. Encore deux ou trois semaines me disait la gynéco. Pffff...
— Bonjour Philippe. Mais... que me vaut le plaisir ? Si le SIA se déplace, ce n’est sûrement pas pour discuter de la couleur du babygro. Que se passe-t-il ?
Philippe me fait un signe de la tète. C’est à moi de commencer.
— Au cours de ta carrière de... call-girl, est-ce que tu as déjà fait de l’uro ?
— De l’uro ? De la douche dorée, du golden shower ? dit-elle l’air amusé. Pourquoi ? Tu as des envies de femme enceinte ?
— Euh non, non, c’est pas ça, dis-je embarrassée. D’ailleurs aussi curieux que ça paraisse, ça ne m’est jamais arrivé, mais c’est pas la question. Le SIA aurait un travail très particulier à te ...