Mise à jour (le jour) - Histoires de Sexe

Mise à jour (le jour)

... validité du témoignage du bistrotier.

— Où en étiez-vous ?
— L’écrivain, répondit l’inspecteur.
— Ok ! Charles, tu m’as dit hier soir que tu étais entré en contact avec l’auteur…

Malgré son inquiétude, le fard que piqua la fliquette quand elle comprit qu’ils avaient passé la soirée ensemble ne lui échappa pas.

— Oui, Dani Durant.
— Comment l’as-tu contacté ?
— Il y avait une adresse mail sous son texte. Mais comme je te l’ai dit, nous avons échangé deux ou trois mails seulement et c’était en 2002.
— Donc inutile de demander si tu as son adresse.

La réplique suivante, il l’avait en bouche depuis l’arrivée de Colette dans la pièce.

— Eh bien si ! Ce matin après ton départ…

Un petit blanc pour savourer. Charles put apprécier l’air réjoui de Martineau qui retenait difficilement son rire, le nez de la jeune fliquette qui se tordait un peu plus et le stoïcisme de Dupin.

— … j’avais du temps. Alors bêtement, je suis allé sur Rêvebébé. Il n’a pas publié depuis plusieurs années. Cependant, son compte existe toujours. Je n’ai eu qu’à relever son mail.

Il sortit un post-it de sa poche sur laquelle, les flics purent lire : dani.durant@gmal.com*.

Après cette sortie, ils lui posèrent encore quelques questions pour la forme. La fliquette, avec une certaine satisfaction dans la voix, lui demanda de rester à leur disposition et de les tenir au courant d’éventuels déplacements. Colette tint à le raccompagner. Silencieuse descente en ascenseur, elle n’osait pas ...

... affronter son regard.

Arrivée au rez-de-chaussée, elle le retint par le bras.

— J’suis désolée. Anna n’a fait qu’son boulot. Si tu n’m’en veux pas trop, on peut s’voir ce soir.
— Et tu te feras pardonner, lui répliqua-t-il en ricanant.
— J’n’ai rien à m’faire pardonner. Tu connaissais Sanmarco.
— Comme des centaines de personnes. Et il y a des années que je ne l’ai pas vu.

Quel mensonge à la con ! C’est comme ça qu’on s’enfonce. Il ne lui avait pas parlé, mais il l’avait vu au Babacha, avec une petite gouape, y’avait pas si longtemps.

— Oui, mais tu t’travestis… Tu n’as rien à craindre si…

Il comprit que c’était un travesti qui avait commis le meurtre.

— … Je ne mens pas…
— Stop ! C’n’est pas plus agréable pour toi qu’pour moi. J’allais dire : si on peut entrer en contact avec Dani Durant, l’enquête f’ra un grand pas en avant et, d’plus tu s’ras lavé d’tout soupçon !
— Je n’ai pas envie de t’en vouloir, ni non plus de m’embrouiller avec toi. Je voudrais juste que tu répondes à une question.
— J’t’écoute.
— Pourquoi me soupçonnez-vous ?

Colette hésita quelques secondes.

— Et puis merde ! Sanmarco a plus que probablement été rectifié par un travesti.
— Ça j’avais compris… Mais y’a pas que ça, n’est-ce pas ?
— J’t’en ai déjà trop dit.

C’était pire que ce qu’il croyait.

— Je ne crois pas que se voir ce soir serait une bonne idée.

Il se délecta de sa déception.

— Oui, je comprends

Il s’éloigna puis prit d’une soudaine inspiration, ...